Aujourd’hui, Forestier est indissociable de l’univers des luminaires décoratifs et participe pleinement à son épanouissement. Mais avant de devenir cette marque reconnue, elle a eu plusieurs vies. La dernière, personnifiée par Jean-Dominique Leze, chef d’orchestre depuis 2012.
En 1992, Bernard Forestier, s’inspire de sa passion pour la nature, l’art botanique et les jardins à la française, pour créer des luminaires, à contre-courant. Pour cela, il jette son dévolu sur le fil de fer, aujourd’hui son ADN. À la suite de sa disparition en 2002, sa femme Hélène fait appel à Gilles Dallière, en tant que directeur artistique, pour honorer l’esprit créatif, avant de transmettre le relais dix ans plus tard à Jean-Dominique Leze, venu tout droit du monde du design et de l’édition.
En effet, créateur de « 107 Rivoli », à l’époque directeur général de la société des Arts Déco et d’ENO Studio, Jean-Dominique Leze est en terrain connu : Tout s’est fait un peu par hasard, un heureux hasard ! Lors du rachat, en 2012, l’entreprise évoluait également dans le mobilier et les accessoires. À savoir, un des actionnaires de l’entreprise est Corep, l’un des plus grands fabricants d’abat-jour français et de luminaires décoratifs. Une légitimité pour recentrer le propos créatif sur ce cœur de métier. Son expérience l’a conduit naturellement sur le chemin des designers, tels que Arik Levy, à ses côtés depuis les prémices, ou encore Élise Fouin, Christian Ghion, Noé Duchaufour-Lawrance, etc.
Forestier avait un panel de fournisseurs avec de vrais savoir-faire. Mais pour créer une identité de marque, une image forte, il faut une ligne directrice et la compétence de designers, confie Jean-Dominique Leze. Ainsi, la marque devient également une maison accueillant la création… mais non l’édition, souligne le directeur artistique. Je souhaite que le designer s’adapte à l’univers Forestier et non l’inverse. Nous élaborons ensemble les luminaires, autour de notre fil conducteur : celui du coton, du rotin, du lin, pourrait-on dire du bambou dans la façon dont nous le travaillons et du fil de fer, bien évidemment !
Sensible aux matières naturelles, le directeur artistique est toujours en recherche de celles qu’il pourra détourner et des savoir-faire. Aujourd’hui, beaucoup de choses ont été faites dans le domaine du luminaire. Chez Forestier c’est par la façon d’employer la matière que nous créons la différence, comme le lustre Chanpen avec cette manière, loin des déjà-vu, d’utiliser l’abaca selon les techniques maîtrisées par les artisans philippins. Et dans le respect de ces savoir-faire, Forestier explore toutes les possibilités.
Les collections prennent le temps de s’étoffer et de grandir. Jean-Dominique confirme : J’aime l’esprit de continuité. Pour avoir cette identité de marque, la notion de famille est importante aussi bien dans la vision créative qu’humaine. Avec cette façon bien à elle de rendre le design beau et en même temps accessible, Forestier a su séduire les architectes d’intérieur, comme Jean-Philippe Nuel ou les décorateurs à l’instar de Claude Cartier, qui lui ouvrent les portes de projets hôteliers, tertiaires et bien sûr résidentiels. Et dans les tuyaux ? Nous présentons, en ce moment même, sur Maison & Objet, la petite dernière de la famille Bamboo : notre première lampe extérieure, sans fil. Et prochainement, une nouvelle collection, inspirée des luminaires créés par Kateryna Sokolova pour le Buddha Bar de New-York… À suivre donc.