Pour l’aménagement du café de la Fondation Prada à Milan le réalisateur de cinéma Wes Anderson puise autant dans les références architecturales locales que dans les réminiscences stylistiques de la culture italienne des années 1950-1960… mais par le prisme des chefs-d’œuvre du néo-réalisme.
Entre archi et ciné, la mise en scène du Bar Luce recrée l’atmosphère typique des cafés milanais au cœur du complexe culturel signé OMA.
Active depuis plus de 20 ans pour la promotion de la création contemporaine, la Fondazione Prada a fait appel aux architectes de l’agence OMA pour imaginer un écrin au cœur de Milan (livré cette année), afin de rendre accessible au grand public son action en faveur de la production artistique sous toutes ses formes. Dans le complexe industriel de Largo Isarco, en bordure sud de la métropole italienne, l’ancienne distillerie de gin datant de 1910 a été entièrement réhabilitée et restructurée pour devenir un lieu de vie à part entière, ode et terrain d’expérimentation pour tous les arts.
Sept bâtiments existants ont été conservés et trois nouvelles constructions ajoutées, afin d’étendre au maximum le répertoire des typologies d’espace dans lesquelles l’art peut être montré, explique l’architecte Rem Koolhaas. Miuccia Prada et Patrizio Bertelli, les présidents de la fondation, poursuivent : Avec l’ouverture de ce nouveau complexe culturel, notre objectif principal consiste à étudier la manière dont l’humanité a transcrit ses idées dans des productions culturelles, qu’il s’agisse de littérature, de cinéma, de musique, de philosophie, d’arts et de sciences, afin de mieux les comprendre. Chaque domaine jouira ainsi de son autonomie, mais aura le même objectif global : en coexistant, ils mèneront à des résonances imprévisibles et des intersections culturelles inédites.
Dans cet esprit un peu décalé de transversalité, ils ont donc demandé au cinéaste américain Wes Anderson d’imaginer l’espace de restauration principal du centre d’art. Tout ici vise à reconstituer l’ambiance d’un café milanais typique des années 1950-1960, et pour ce faire, l’auteur de La Vie aquatique mêle savamment les références, architecturales et cinématographiques. Il reprend les marqueurs d’édifices emblématiques locaux : arches vitrées de la galerie Vittorio Emmanuele II, dont le motif est littéralement plaqué sur le plafond voûté des lieux ou encore des détails de sa façade, disposés en partie haute des murs et du bar à la manière d’un papier peint.
Sols en terrazzo et mobiliers en formica pastel typique des cafés milanais des années 1950-1960 empruntent quant à eux autant au Nouveau Réalisme italien qu’aux vieilles photographies d’époque. Le réalisateur diffuse ainsi une ambiance unique, flirtant avec le décor de cinéma… mais bel et bien incarné. Il ajoute d’ailleurs, non sans humour : C’est un lieu bien réel, pour manger, boire, parler, lire, etc. Certes, c’est un très bon ensemble de cinéma, mais c’est surtout un endroit parfait pour écrire un film… Caffè ?
1 commentaire
Très beau décoration!!! j´adore les décorations des murs, est-ce que vous avez utilisé des stickers ou papiers pour murs?
Merci par partager vos idées!
Andrea
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