En plein cœur du VIIIe arrondissement parisien, entre le dôme de l’Opéra, la place de la Madeleine et avec vue sur la tour Eiffel, l’hôtel Le Belleval, signé de l’architecte d’intérieur Jean-Philippe Nuel est un jardin secret mixant les codes et les usages pour une approche renouvelée et cosy de l’hôtellerie contemporaine.
L’architecte d’intérieur Jean-Philippe Nuel capte comme personne l’esprit des lieux, composant avec l’existant et son histoire, pour insuffler une âme à part à chaque établissement qu’il dessine. Livré cette année, l’hôtel Le Belleval, en plein cœur du VIIIe arrondissement de Paris, n’échappe donc pas à la règle. Dans cet immeuble typique du centre de la capitale, entièrement rénové pour l’occasion, doté d’une entrée aux bas-reliefs sculptés façon architecture néoclassique, d’un sous-sol voûté et d’un escalier central distribuant des étages surplombés par des chambres de bonnes, le concepteur joue avec respect des structures et de l’ornementation haussmanniennes, pour mieux ancrer l’ensemble dans un présent frais et dynamique, distillant au fil des espaces, surprises, heureux mélanges et sérénité.
Ici, donc une alchimie subtile et cultivée, entre les usages et les lieux, les jeux de motifs, de matières et les choix de mobiliers mixant les époques et les univers, raconte une histoire singulière, tant aux voyageurs qu’aux habitants du quartier. La décoration cherche à exprimer cette énergie induite par la mixité des fonctions, confie le créateur. Les références et les tendances se croisent pour créer un lieu de vie actuel, à l’opposé des décors figés. L’hôtel – 4 étoiles, 52 chambres, dont 2 suites pouvant accueillir jusqu’à 8 personnes, un restaurant, un bar, une belle salle de fitness et une jolie cour végétalisée (au sens propre comme au figuré) et à l’abri de l’agitation urbaine –, situé rue de la Pépinière est ainsi un petit hommage discret et contemporain au contexte, donc, et au botaniste du XVIe siècle Pierre Richer de Belleval en particulier.
De son projet d’encyclopédie botanique, inachevé, on a retrouvé les planches au fil du siècle, qui auront probablement poussé Jean-Philippe Nuel, outre le clin d’œil à la rue, à faire de l’hôtel un jardin secret… à sa manière. Et surtout contemporain ! Sous les toits, les suites façon maison de poupée revisitée et optimisée, les circulations et le mobilier impriment leur petite jungle en plein cœur de la ville, dialoguant avec l’immense fresque extérieure, planche de botanique version XXIe siècle signée du street artist Gola Hundun.
En contrepoint, aplats de couleurs vives et tranchées, mobilier des années 1950 et joyeuses tables de chevet inspirées des balançoires cassent les codes non sans humour, pour mieux inviter à la détente. La high-tech, joliment fondue dans le décor n’est pas en reste : prises USB dissimulées dans les meubles des chambres ou du restaurant, ou encore check-in et out en ligne avec clé sous forme de QR code sur son smartphone ! Un lieu à la fois hors du temps et bien ancré dans son époque !