Dans le centre de Megève, cet appartement atypique prend ses aises en lieu et place du lobby d’un ancien hôtel. Entièrement rénové par l’agence globale Refuge, il déroule aujourd’hui sa scénographie généreuse sur 150 m2, rehaussée par ses teintes boisées aux connotations « chalets ». Une réinterprétation contemporaine.
Une pièce de vie magistrale
Immédiatement séduits par le lieu, nos hôtes, Nathalie et Franck, ont sollicité l’agence Refuge avant d’acquérir le bien. Car il n’est pas si évident de se projeter dans un lobby ! Et pour arriver à ce résultat, les architectes d’intérieur Fanny et Yannick Gicquel ont dû rivaliser d’ingéniosité pour mater les volumes. Ils ont fait appel à leur savoir-faire en matière d’entreprise générale et de studio de conception, apprivoisant, par leur vision innovante, chacun des espaces et notamment la pièce de vie principale de 80 m2, qu’il était nécessaire de conserver, souligne Fanny Gicquel.
Cela aurait été regrettable d’étouffer ce volume et de le soustraire aux perspectives lumineuses et panoramiques offertes par les fenêtres cintrées. Dès lors, les architectes d’intérieur prennent le parti d’exploiter au maximum ces châssis exceptionnels, liant les points de vue à l’implantation des zones de vie. Le plus dur, se remémore Fanny Gicquel, a été d’intégrer la cuisine. Il fallait trouver les justes proportions et l’angle adéquat pour ne pas heurter ce tableau vitré. Lové dans un coin, l’espace cuisine, Modulnova, n’en demeure pas moins fonctionnel.
Sur les murs et aux plafonds, le vieux bois, à la teinte légèrement grisée, est digne d’un travail d’orfèvre.
Rythmée par des insertions verticales et horizontales, sa présence semble contenir le volume, qui enfin peut être apprivoisé. Ses finitions ont été tellement bien exécutées qu’on ne remarque même pas l’existence des placards toute hauteur, de part et d’autre de la cheminée, aux côtés des niches décoratives, qui reprennent la vision gémellaire des fenêtres. De prime abord, le module gris ressemble à un panneau peint. Sûrement pas ! intervient Fanny Gicquel. C’est une plaque de métal d’une extrême finesse. Et en regardant de plus près, on s’aperçoit que le métal s’insinue avec minutie dans toute la pièce, mais avec des subtilités plus que trompeuses.
Le mobilier s’adapte, avec brio, aux dimensions spatiales du lieu.
Sur les façades de la cuisine, il se transforme en grès cérame, du Kerlite, à l’illusion parfaite. Sur les radiateurs tubulaires Charleston de Zehnder, il domine l’envolée verticale. Il discipline les scènes de vie sous la forme des spots encastrés Wever & Ducré, contrôlés par les interrupteurs Niko. Le mobilier, quant à lui, sélectionné par Nathalie, s’adapte aux dimensions spatiales, à l’instar du canapé convivial Monza, de la marque française Triss, et ses six places, minimum !
Un espace nuit disséminé
Nathalie et Franck souhaitaient intégrer, dans l’appartement, trois chambres, dont un espace invité. Une fois encore, le défi a été de taille. En pente, le bâtiment épouse la déclivité créant naturellement des nivellements. Si le volume central a été épargné, les chambres, elles, doivent jongler avec des demi-niveaux. Dans la suite parentale, la salle de bains tient le haut du podium, tandis que la chambre des enfants est entièrement surélevée, avec un accès aujourd’hui plus ergonomique et sécurisé. Tout comme la chambre invitée, située à l’entrée. Les architectes d’intérieur ont réussi à leur donner une assise confortable, chacune avec sa propre salle d’eau, avoisinant plus ou moins les 20 m2. Optimisé au millimètre près, l’appartement ne concède aux surfaces inutiles aucun recoin où se cacher.