Maîtrisant les codes de la sophistication, l’agence Dorga écrit en ce lieu une synthèse parfaite entre intemporalité et modernité. Rythmé par les nuances de blancs, de chêne et un agencement cousu main, cet appartement s’exprime à travers une atmosphère teintée de ponctuations graphiques. Visite.
Même s’il n’en a pas toujours été ainsi. L’architecte d’intérieur David Burles se remémore : « Les propriétaires ont été séduits par la lumière, la vue, la proximité citadine au cœur de cet immeuble des années 1940. Dans sa dynamique originelle, c’était un très bel appartement de réception, avec une forte ornementation. Néanmoins, le couple souhaitait des espaces plus personnalisés, moins intimistes, adaptés à leur mode de vie avec la volonté de décupler cette lumière naturelle ! »
Table rase. Comment ? À travers trois structures distinctes qui définissent et intègrent, l’agence Dorga tire de multiples fils fonctionnels et esthétiques effaçant le style plus classique qui faisait loi. Ainsi, la boîte de l’entrée dissimule les chambres. Celle du salon encapsule le dressing et la salle de bains de la suite parentale. Et boîte dans la boîte, la cuisine.
La nouvelle implantation priorise les grandes baies vitrées et une rythmique minérale, née de deux piliers béton originels, dans le salon. « Nous avons contourné le problème en créant un troisième appui spatial », sourit le concepteur. « Le plus souvent, les contraintes favorisent un dessin créatif. Cela nous permet de raconter une nouvelle histoire, de nouvelles partitions. Dans ce cas précis, du relief et des perspectives filantes ».
Pour appuyer la présence des pilastres, l’agence a fait le choix d’un habillage marbre Calacatta Arabesco affirmé, devenant un fil conducteur dans les pièces de jour, le coin jeu, le bar et en version grès cérame dans la cuisine. L’agencement sur-mesure participe à cette notion omniprésente de séquençage, notamment par l’intégration des portes sous tenture, tantôt habillées de bois, de miroir ou de verre tamisé par des résilles métalliques, à l’instar de la suite parentale et de la cuisine.
Tels des paravents, elles jouent à cache-cache et offrent la possibilité de faire évoluer les espaces selon les besoins, tout en domptant la verticalité. Des perspectives parfaitement maîtrisées qui s’inscrivent dans la liaison pour mieux créer la rupture, comme ces niches décoratives en négatif dans le couloir allégeant le linéaire miroir et accrochant l’œil tout en brouillant les frontières. À cela s’ajoute le jeu des faux-plafonds architecturaux.
Pour David, « des atouts précieux pour démultiplier la profondeur par le travail des joints creux périphériques et pour camoufler les éléments techniques ». Sans omettre la conception lumière, élément clef, qui oscille entre spots visibles ou semi-encastrés nécessaires à la valorisation des œuvres, en trimless et retroéclairés pour générer différentes ambiances. « Le fait d’avoir dessiné chaque détail nous a permis de répondre précisément aux exigences du couple et de maîtriser l’ensemble des fonctions, jusqu’au mobilier, telles l’enfilade dans la suite parentale, la tête de lit ou encore la bibliothèque ». Leurs points communs : des finitions abouties et une trame métallique tout en finesse qui unit l’ensemble du projet, au même titre que le chêne.