C’est un lieu qui invite à la découverte, autant gustative qu’architecturale. Ici, le dialogue s’exprime sous toutes ses formes, tissant une passerelle entre la France et le Pérou, le partage et l’unique, le beau et le bon, l’étoilé et la convivialité. Le chef péruvien Carlos Camino initie les gourmets, dans ce nouveau temple de la gastronomie lyonnais remanié par l’agence Damien Carreres, à une parfaite combinaison d’excellence. Dans la tradition et l’innovation.
Changement de lieu oblige, le chef péruvien Carlos Camino a pour volonté de monter d’un cran dans le paysage gastronomique. Il a donc troqué la rue Garibaldi (un macaron au Guide Michelin) pour le boulevard des Belges et, avec lui, le désir de concrétiser son ambition étoilée et de porter plus loin sa volonté d’exprimer ses talents en matière de ceviche. Pour ce faire, il a fait appel à l’agence Damien Carreres à même de repenser l’architecture d’intérieur et de créer une décoration en résonance.
Le volume a été naturellement scindé pour offrir deux propositions gastronomiques, l’une conviviale, avec l’Yka, Ceviches et Pisco Bar, la deuxième plus confidentielle matérialisée par le Miraflores, restaurant gastronomique. Pour marquer ces deux prestations différentes, l’agence a conçu deux identités. La première traduit un véritable art de vivre – plus urbaine avec son bar en tôle pliée, ses tables en terrazzo – et s’éclaire de couleurs dynamiques, entre rose poudré, corail et bleu marine, déclinées sur le mobilier en partie choisi chez Silvera et la fresque dessinée par Marie Monier (Pas Sage d’Images), en collaboration étroite avec le chef. Si cette toile raconte explicitement l’identité culinaire, elle exprime de manière plus implicite, une passion, un savoir-faire et une vraie aventure familiale, personnifiée par sa femme Nadège à ses côtés en qualité de directrice de salle.
De l’autre côté de la double porte et de la stèle transitionnelle en bois, se dresse le Miraflores qui distille son aura plus feutrée, sous un ciel voilé, inspiré des filets de pêche. Aux velours des banquettes se confronte le mur dentelé de briques brutes. Un objet sculptural qui explore la thématique minérale reprise par les tables aux formes organiques.
L’ensemble des assises tourne son attention vers l’îlot pour le showcooking, servi par le maître d’hôtel, au cœur de l’expérience gustative. C’est là que commence le royaume du chef avec une cuisine à la hauteur, réalisée par Dima. Pour Damien Carreres : Ce lieu a été conçu comme un véritable voyage, à travers lequel le gastronome peut s’immerger dans une culture, sans tomber dans les stéréotypes. Il était essentiel qu’il reflète l’esprit contemporain et novateur du chef. Raison pour laquelle, nous avons revisité les codes, voire casser, comme avec le mur en briques ou encore la table haute, côté Miraflores, peu vue dans un restaurant gastronomique. L’écriture spatiale s’inscrit ainsi dans un esprit actuel et innovant, en parfaite résonance avec la création culinaire.
Deux restaurants en un, deux propositions, mais une seule ligne de conduite, l’excellence !
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Photographe Sabine Serrad
