Sertie sur son socle de pierre, l’ossature bois recèle de multiples facettes. Et notamment, celles de deux agences d’architecture d’intérieur et d’un architecte, qui cosignent sa création.
Là, dans un hameau au cœur de Combloux, le chalet, baptisé My World, distille son aura aussi contemporaine que rustique. Comme s’il avait toujours fait partie intégrante du paysage alpestre.
Nivellement par le haut
C’est un chalet à « 6 mains » ! Pour le concevoir avec minutie et perfection, les propriétaires ont croisé le regard des agences d’architecture d’intérieur Damien Carreres et Géraldine Marin-Prétot (Megève Design), avec la complicité de Mathieu Baillet, chargée également de la maîtrise d’œuvre. Ils sont à l’origine du propos conceptuel, qui s’inscrit dans une appréhension quelque peu singulière. Bien en amont de la construction, ils ont modelé et défini le fonctionnement des espaces intérieurs, selon les aspirations des hôtes, leur mode de vie, ainsi que le terrain et la vue, pour mieux venir enrober ce cœur structurel d’une coque bois et pierre, dessinée par l’agence PCM Architecture. Une démarche qui permet d’orchestrer à la perfection la relation intérieur/extérieur, de maîtriser les proportions de chaque zone en lien étroit avec les cadrages sur le panorama spectaculaire avec, pour point de mire, le mont Blanc.
Pour ce faire, les architectes d’intérieur ont remarquablement élaboré une ascension verticale rythmée par des demi-paliers. Du sous-sol au faîtage, huit niveaux s’intercalent. Au centre des considérations, l’escalier décompose l’envolée par sauts de huit marches. Ajourées, ces dernières semblent littéralement flotter dans les airs, fixées à même le garde-corps en verre. Résultat, la lecture du chalet est aérienne, le regard se laissant distraire par les perspectives plurielles et les respirations, ainsi générées. La force de cette conception réside dans le mouvement des espaces qui coexistent, sans jamais se croiser réellement. Du salon, on devine en contrebas l’espace wellness et l’accès supérieur à la master suite, ou encore la mezzanine, sous le faîtage.
Ainsi, la conception privilégie une aura familiale, conviviale et individuelle, avec ses nombreux recoins et scènes de vie. La toiture généreuse recouvre ce petit monde tel un manteau de bois. Seulement deux rampants, mais la sensation d’évoluer sous une toiture bien plus complexe ! En effet, le dessin même de la charpente a fait l’objet d’un travail d’orfèvre. À l’instar du panneautage bois et de la miroiterie, réalisés par le Groupe Dunoyer, à l’instar du panneautage bois et de la miroiterie. Contribuant pleinement à l’esprit « ferme », souhaité par les propriétaires, cette ossature privilégie une authenticité matérialisée par un assemblage de poutres traditionnelles et d’encadrements de fenêtres, sans coupe d’onglets. Une sorte de charpente retroussée, explique Damien Carreres. Composé de poutres, d’arbalétriers et de pinçons, presque bruts, ce canevas participe au cheminement des espaces. En somme, amener une écriture plus rustique pour en faire un objet contemporain. Comme si nous avions rénové une « ferme » existante.
Un décor en résonance
La dimension contemporaine s’exprime à travers ses finitions millimé-triques. Notamment, via les intégrations de joints creux métalliques qui soulignent le parement mural, afin d’alléger les hauteurs et de casser l’omniprésence du vieux bois mêlé à un bois volontairement grisé. La cuisine participe également à cette aura moderne, avec son monolithe tout inox, réalisé sur-mesure, par Bulthaup Lyon. Le tout réchauffé par un mobilier cosy, choisi chez RBC et du textile confectionné par David Marin (Émotion d’Intérieur). Chaque élément sélectionné insuffle cette impression de « cocon », bien représenté dans l’espace mezzanine ou encore la master suite. De-ci de-là, chaque détail a été pensé pour vivre ce chalet à deux ou à seize, pour pouvoir répondre à l’offre para-hôtelière proposée par les propriétaires. Plus qu’un chalet, un moment à partager.
Photographe Erick Saillet