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La texture d’une époque
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La texture d’une époque

  • 12 juin 2025

À Grimaud, l’architecte Marie-Anne Chapel redonne souffle et cohérence à une villa moderniste, fin années 1960. Une rénovation poétique, habitée, qui réveille les formes d’origine sans les figer, dans une esthétique équilibrée et vibrante.

Posée entre les pins et les restanques, dans un lotissement confidentiel sur les hauteurs de Grimaud, cette maison refuse les artifices, se laissant traverser par la lumière. Pourtant, avant que Marie-Anne Chapel n’intervienne, l’équilibre était rompu. La structure avait été conservée, mais tout le reste semblait trahir l’esprit initial. Ce qu’il y avait de cohérent avait disparu. Il a fallu retrouver une unité, confie l’architecte.

Inspirée d’un modèle encore visible dans le lotissement, la porte d’entrée a été redessinée par Marie-Anne Chapel, Une Architecte, dans un esprit fidèle à la construction de 1968. Maçonnerie (LDR Construction)
Inspirée d’un modèle encore visible dans le lotissement, la porte d’entrée a été redessinée par Marie-Anne Chapel, Une Architecte, dans un esprit fidèle à la construction de 1968. Maçonnerie (LDR Construction)
Élément graphique à part entière, le claustra orchestre un jeu d’ombres mouvantes entre la maison, la pierre et les lignes de végétation, tout en protégeant l’espace piscine
Élément graphique à part entière, le claustra orchestre un jeu d’ombres mouvantes entre la maison, la pierre et les lignes de végétation, tout en protégeant l’espace piscine

À l’origine du projet, un couple de Stéphanois à la recherche d’un refuge dans le Sud, radicalement éloigné des codes provençaux. Elle, passionnée d’architecture, rêvait d’une construction de ce style, à l’esthétique forte. Lui imaginait des finitions sombres, du verre, de l’aluminium. À ces deux sensibilités, l’architecte propose un compromis éclairé, réconciliant les usages avec une vision subtile du lieu. Une synthèse, avec en filigrane le silence. L’approche conceptuelle est limpide, fondée autour de ce qui faisait encore sens : une structure béton qui épouse parfaitement le terrain, des volumes simples, une orientation bien pensée. À partir de ce socle, tout a été reconfiguré. Une nouvelle organisation intérieure fait place à cinq chambres en suites, des espaces de vie ouverts sur le paysage.

 

Il fallait comprendre ce que la maison avait été et ce qu’elle pouvait encore devenir.

Dans le salon, le sol en terre cuite d’origine retrouvé prolonge sa minéralité à la verticale via les claustras Celosia de Patricia Urquiola pour Mutina, choisis pour leur vibration poreuse
Dans le salon, le sol en terre cuite d’origine retrouvé prolonge sa minéralité à la verticale via les claustras Celosia de Patricia Urquiola pour Mutina, choisis pour leur vibration poreuse
Le Togo, de Michel Ducaroy pour Ligne Roset, ancre davantage la villa dans la palette des années 1970 et s’impose avec souplesse dans cette composition rétro
Le Togo, de Michel Ducaroy pour Ligne Roset, ancre davantage la villa dans la palette des années 1970 et s’impose avec souplesse dans cette composition rétro

Le niveau inférieur, autrefois étouffé, a été libéré et transformé en lieu de bien-être. Tout changer, oui, mais en réaccordant chaque chose, explique Marie-Anne. Mais l’essentiel est ailleurs. Dans les proportions, les matières, les détails. Tout a été dessiné sur mesure : les portes, les meubles, les escaliers, les claustras. L’okoumé, choisi pour sa présence sobre et chaleureuse, donne une unité tactile à l’ensemble. Ce bois, utilisé par Perriand ou Le Corbusier, révèle ses plis à la coupe et offre une vibration singulière.

Il structure les volumes, apaise l’atmosphère, inscrit la maison dans une continuité temporelle. J’aime les matériaux qui ne trichent pas. Qui se montrent dans leur vérité, souligne Marie-Anne. Les volumes gagnent en douceur : les angles disparaissent au profit d’arrondis, en particulier dans les salles d’eau où les mosaïques jouent la couleur, pièce par pièce, avec une précision chromatique mouvante.

Pensée comme un prolongement naturel de l’intérieur, la terrasse s’ouvre sur le golfe. Le salon iconique Ego Paris s’inscrit parfaitement dans la ligne d’horizon dans un pur lâcher-prise, protégé par ce mur minéral d’origine retrouvé
Pensée comme un prolongement naturel de l’intérieur, la terrasse s’ouvre sur le golfe. Le salon iconique Ego Paris s’inscrit parfaitement dans la ligne d’horizon dans un pur lâcher-prise, protégé par ce mur minéral d’origine retrouvé
La salle à manger extérieure dialogue ouvertement avec la piscine, dont la plage entièrement redessinée par l’architecte retrouve des proportions ajustées, un débordement corrigé et une ligne d’horizon clarifiée
La salle à manger extérieure dialogue ouvertement avec la piscine, dont la plage entièrement redessinée par l’architecte retrouve des proportions ajustées, un débordement corrigé et une ligne d’horizon clarifiée

À l’extérieur aussi, l’harmonie a été restaurée. Le jardin, entièrement repensé, accueille désormais palmiers, essences locales et lieux d’ombre. La piscine, autrefois sans grâce, a été réajustée, allégée de ses maladresses : plage ajoutée, débordement corrigé, matériaux choisis avec soin. Des claustras de béton blanc, aux motifs significatifs des années 1970, filtrent les regards et insufflent cette âme assumée

Ici, le design moderniste s’exprime dans une composition tout en légèreté. Table Tulip et chaises Bertoia (Knoll), suspensions aériennes Semi de 1968 de Bonderup et Thorup pour Fog & Mørup
Ici, le design moderniste s’exprime dans une composition tout en légèreté. Table Tulip et chaises Bertoia (Knoll), suspensions aériennes Semi de 1968 de Bonderup et Thorup pour Fog & Mørup
Menuisée par Benoît Droissart, la cuisine déploie l’okoumé dans toute sa profondeur. Un matériau choisi par l’architecte pour sa simplicité, mais aussi pour ses chants apparents qui se révèlent sans artifices
Menuisée par Benoît Droissart, la cuisine déploie l’okoumé dans toute sa profondeur. Un matériau choisi par l’architecte pour sa simplicité, mais aussi pour ses chants apparents qui se révèlent sans artifices
Au sol, un granito du Portugal crée une nouvelle dynamique tout en conservant l’écriture sobre et texturée du projet, dans un dialogue de matières aussi sensuel que rigoureux
Au sol, un granito du Portugal crée une nouvelle dynamique tout en conservant l’écriture sobre et texturée du projet, dans un dialogue de matières aussi sensuel que rigoureux

L’idée, c’était de tout rendre évident, mais sans que rien ne paraisse forcé, précise l’architecte. L’ameublement devient à son tour un terrain de dialogue et de mesure. L’architecte sensibilise, la cliente affine, apprend, s’empare du regard. Je l’ai accompagnée, formée. Je lui ai donné des clés, elle s’est approprié son projet avec une finesse remarquable, sourit Marie-Anne. Ensemble, elles composent une atmosphère habitée, à la fois ancrée et libre : fauteuils vintage, tapis texturés, céramiques en série limitée, pièces d’époque ou réinterprétées, choisies aux puces de Grimaud ou de Saint-Tropez. Un monde se réinvente, sans nostalgie.

J’aime les matériaux qui ne trichent pas. Qui se montrent dans leur vérité. 

L’okoumé sur les marches de l’escalier, crée un lien, avec une main courante dessinée sur mesure. À l’instar de ce mur ciselé dans le MDF dissimulant l’entrée de la cave. Et cet aplat orange qui vient réveiller les années 1970
L’okoumé sur les marches de l’escalier, crée un lien, avec une main courante dessinée sur mesure. À l’instar de ce mur ciselé dans le MDF dissimulant l’entrée de la cave. Et cet aplat orange qui vient réveiller les années 1970
Dans l’une des cinq chambres de la villa, la palette se resserre autour des tonalités terreuses impulsées par l’okoumé
Dans l’une des cinq chambres de la villa, la palette se resserre autour des tonalités terreuses impulsées par l’okoumé
Chaque détail a été pensé par l’architecte, des rangements, aux portes, jusqu’à ces courbes, enveloppées d’une micro-mosaïque fluidifiant la circulation jusque dans la salle de bains Carrelage (Casatech)
Chaque détail a été pensé par l’architecte, des rangements, aux portes, jusqu’à ces courbes, enveloppées d’une micro-mosaïque fluidifiant la circulation jusque dans la salle de bains Carrelage (Casatech)

Ce projet s’apparente ainsi à une restauration d’œuvre : précise, rigoureuse, mais toujours guidée par une perception ajustée, révélant la lumière, les vides, les circulations. Ce qui est intéressant demeure le lien. L’articulation entre le geste et l’usage, entre la forme et la sensation, conclut Marie-Anne Chapel. Il fallait comprendre ce que la maison avait été et ce qu’elle pouvait encore devenir. Ne pas plaquer une époque sur une autre, mais créer un lien vivant entre elles. J’ai conservé l’essentiel. La maison a retrouvé son souffle. Et l’évidence, tout autour, s’est remise à circuler. Ce lieu témoigne de sa manière unique d’appréhender sa discipline, faire renaître une architecture sans jamais chercher à la refaire. Simplement l’écouter.

Dans cette chambre ouvrant sur l’extérieur, chaque teinte, chaque matière dialogue dans un registre doux et graphique
Dans cette chambre ouvrant sur l’extérieur, chaque teinte, chaque matière dialogue dans un registre doux et graphique
Ici, le bleu méditerranéen reprend ses droits, jusque dans la salle de bains avec cette mosaïque choisie pour sa profondeur vibrante
Ici, le bleu méditerranéen reprend ses droits, jusque dans la salle de bains avec cette mosaïque choisie pour sa profondeur vibrante
Sur la terrasse, le mobilier tubulaire de 1969 de Gae Aulenti pour Prisunic renoue avec l’esthétique balnéaire originelle. Paysage (APS). Façade (SARL Goutte)
Sur la terrasse, le mobilier tubulaire de 1969 de Gae Aulenti pour Prisunic renoue avec l’esthétique balnéaire originelle. Paysage (APS). Façade (SARL Goutte)
Réalisation Marie-Anne Chapel – Une Architecte
Photos Studio Erick Saillet
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