Assise sur un terrain au cœur des Monts d’Or, cette maison contemporaine de 284 m² s’inscrit parfaitement dans son environnement. Imaginée par l’architecte Laurent Guillaud-Lozanne, elle reflète un jeu de volumes à part, chaque espace pensé comme un écho architectural, en totale synergie avec la vision quotidienne des propriétaires, Delphine et Sébastien. Un travail complet de l’esquisse même de la structure jusqu’aux finitions remarquables.
À bras ouverts
Disposée en U, sur un terrain à forte déclivité, cette réalisation épouse parfaitement la pente et s’en inspire jusque dans les moindres détails. L’architecte a pris le parti de niveler les espaces, créant trois parties successives. Les deux premières, en amont du paysage, ponctuent la zone de vie principale, conçue de plain-pied en corrélation avec l’univers outdoor, tandis que la troisième et dernière partie marque le rez-de-chaussée, semi-enterré, comprenant les pièces techniques, la salle de jeux, ainsi qu’un bureau ouvert sur le parking. Axe de symétrie de l’ensemble de la villa, la piscine en prolongement linéaire au centre du U, crée une médiane parfaite. De chaque côté, les pièces de jour et de nuit imaginées comme un dialogue, embrassent l’espace outdoor, orienté vers le sud. L’architecte se remémore : « Nous avons travaillé, avec les propriétaires, en parfaite symbiose. À partir du terrain, des attentes et des besoins de Delphine et Sébastien, nous avons élaboré une manière de vivre, apte à répondre à chaque habitant. »
Paysage et architecture en résonance
Les propriétaires souhaitaient une maison contemporaine, emmenée par une vision fonctionnelle et une lecture simple. Raison pour laquelle, nos hôtes ont choisi Laurent. « Nous avons été séduits par ses précédents ouvrages. Aucune réalisation que nous avons visitées ne se ressemble, mais diffère en fonction des habitudes de vie de chaque propriétaire, adaptée à l’environnement. Ce qui nous a le plus conquis demeure sa faculté à créer des écritures modernes, sans être froides, à composer des univers riches et détaillés, sans rien sacrifier à la simplicité et au confort. », souligne Delphine. Chaque scène s’exprime ainsi différemment, suggérant les espaces de vie, tout en composant une circulation fluide et étroitement liée. L’enveloppe, habillée en Fundermax, panneaux en bois compressé contreplaqué, haute densité, à l’instar du Trespa, insuffle à la maison une véritable respiration. L’idée même de Laurent était de « générer le maximum de confort, sous couvert d’une façade ventilée. Le mur en béton est entièrement protégé par cette seconde peau, séparé l’un et l’autre par une lame d’air, qui tempère les degrés. En période hivernale, l’air ambiant n’est jamais froid, tandis que l’été, aucune surchauffe ne vient compromettre le confort.
À cela s’ajoutent des casquettes de protection solaire et des brise-soleil orientables, qui maîtrisent l’apport lumineux. Le bardage en Fundermax m’a également permis d’approfondir l’esthétisme final, insérant les parties techniques propres au brise-soleil et fenêtres, au sein même du revêtement, afin de ne laisser visibles que les vitrages. » Chaque fenêtre, signée Technal (Decotech – Rilleux-La-Pape), est différente et témoigne d’une volonté d’offrir à chaque ambiance intérieure un écho face à une mise en scène extérieure. Ainsi, le salon, qui offre un point de vue sur une fontaine, en façade nord, s’ouvre littéralement sur le patio et la piscine, au sud, via les coulissants Luméal généreux, tout en jettant un regard sur la partie nuit, par le biais des fenêtres verticales, mettant en relief la sculpture de Randy Cooper…
« Nous voulions que la décoration prenne en considération nos œuvres d’art. Mais Laurent est allé beaucoup plus loin et les a insérées au sein de l’architecture, au même titre que le paysage extérieur. Que nous soyons assis dans le salon, allongés sur notre lit, nous avons toujours de véritables tableaux à portée de regard. Une relation étroite avec les lignes extérieures, toujours suggestives, mais jamais figées. Même la cheminée du salon, réalisée par Gaudin-Vallet (Mornant), a été conçue en angle, afin de pouvoir profiter de la vision des flammes depuis la chambre ! », témoigne Delphine. Résultat, les huisseries s’expriment avec une réelle rythmique, transcendant l’architecture, tout en définissant le concept indoor-outdoor, souligné par des ouvertures XXL, les rails enchâssés à fleur de sol et une continuité visuelle impulsée par le même revêtement, en pierre d’Egypte, côté intérieur et extérieur.
Jusqu’au détail près
Fort d’une conception globale, mettant en scène, en amont, aussi bien les volumes extérieurs que les détails intérieurs, l’architecte a érigé une structure cohérente, déployant une réelle synergie entre tout ce qui constitue cette réalisation : « lors de la création d’un projet, je prends en considération l’ensemble des composantes extérieures et intérieures. J’aime énormément travailler la maîtrise d’ouvrage, mais déployer également ma sensibilité à travers l’architecture d’intérieur jusqu’à la décoration, qui, pour ma part, sont intimement liées. » Une sensibilité et une vision clefs en main, qui n’a pas manqué de séduire nos hôtes. Le jeu de proportions est au rendez-vous, chaque meuble incorporé visant la fonctionnalité. S’instaure alors une promenade décorative, toujours en relation avec les volumes mêmes de la maison. Point de mire, l’espace cuisine et salle à manger se tutoient, caractérisés par la même envolée linéaire.
De brun vêtue, la cuisine, signée Varenna (RBC – Lyon 2ème) s’efface par un subtil mélange de portes coplanaires et rentrantes, dissimulant les zones de rangement. Elle se définie par un îlot de près de 6 mètres, imaginé comme un buffet, la partie pleine trouvant son pendant dans les dimensions sur-mesure de la table emblématique, en chêne massif, Saint-Paul. Côté living, le canapé Ditre Italia, ainsi que l’ensemble des meubles, dénichés chez RBC (Lyon 2ème), dialoguent avec le salon extérieur Tribù, aux empreintes tout aussi contemporaines, choisi chez ID Outdoor (St Laurent d’Agny). Lien entre l’univers nuit et jour, le patio crée une véritable extension, prolongeant l’horizon intérieur sur la piscine à débordement, réalisée par Teréo Piscines (Beynost).
La griffe même de Laurent se retrouve également dans le travail des matériaux. La pierre d’Egypte Fochesato lie les univers, le granit ponctue la cuisine, le Corian® prend d’assaut les pièces d’eau, façonnées par la Galerie Rialto (Ecully) et le bois vise une ascension élégante. Les habillages bois, réalisés avec maestria par le menuisier Giroud Agencement (Montrottier), rendent les portes tout hauteur invisibles, soulignant la belle verticalité de 2,80 m. Dessiné par l’architecte, le travail de menuiserie crée du relief, de la chaleur, tout en dissimulant au regard la partie nuit. « Tout a été pensé pour offrir une harmonie entre chaque espace et un cadre de vie optimal. Un équilibre entre lignes épurées, matériaux chauds et confort sur-mesure. » conclut notre hôtesse.