Facetté par le design et l’art, cet appartement aux consonances haussmanniennes s’éclaire d’une richesse décorative aux multiples visages. Mais un seul regard. Celui de Claude Cartier.
La décoratrice a convié à la même table les plus grands designers, les meilleurs savoir-faire, les esthètes, les collectionneurs, les afficionados du design, les férus d’artisanat et les grands enfants. Ici, la décoration s’écrit avec une énergie chromatique et texturale, non sans un brin d’humour.
La force expressive de la création
Sans rien imposer à l’architecture des lieux, conçue par Pierre Minassian il y a quelques années, Claude Cartier, avec la complicité de Bérangère Duret, s’est imprégnée des volumes jusqu’à créer de la matière avec un décor mêlant des savoir-faire pluriels et une palette de couleurs en résonance. Ici, c’est la passion du propriétaire pour la création et son âme de collectionneur qui ont impulsé cette aura singulière, sous le joug du beau dans sa définition la plus créative. Claude Cartier se remémore : Le propriétaire souhaitait insuffler sa sensibilité pour l’artisanat. La réflexion décorative a eu pour point de départ le tapis Inventory de Faye Toogood, presque brute de matière, découvert à l’époque sur le Salon du meuble de Milan.
Naît alors une construction particulière autour d’un dialogue positif/négatif entre la version murale noire et, au sol, beige. À cela s’ajoute le coup de cœur du propriétaire pour le canapé Groundpiece d’Antonio Citterio habillé de velours vert chiné. De ces pièces fortes émergent le code couleur et ses déclinaisons dans l’ensemble de l’appartement, révélées par les peintures Ressource. Des tons de grège, des teintes vert forêt, dégradées en lichen, kaki… Soit une palette très terrienne, à laquelle nous avons additionnée le jaune, complète Claude Cartier.
En effet, pour créer un vrai mariage entre le décor et l’architecture, nous avons absorbé ce jaune acide, qui souligne le travail structurel des « boîtes métalliques », imaginé par Pierre Minassian. Aux couleurs s’associent la matière et les matériaux, velours damassé, coton tramé, céramique, cuir, laine, revêtement textile et béton… Sans omettre, cette omniprésence artistique. Passionné par l’univers Star Wars, le propriétaire a révélé un goût incroyable en matière d’art, sans jamais se cantonner à un seul registre, explique la décoratrice. Ainsi, nous avons pu créer un vrai échange entre le mobilier, les objets et les œuvres, en gommant les frontières de la création. Dès lors, il n’est pas étonnant d’admirer les candélabres d’Arno Declercq (Collection Particulière), en compagnie du casque de Dark Vador ou encore un Chewbacca endimanché (Sacha Goldberger), trônant au-dessus de la console sculpturale Rocky (La Chance) !