L’inventivité de l’architecte Olivier Gay et les goûts éclectiques de Candice, collectionneuse d’art contemporain ont fait de ce pied à terre Parisien un bijou à la fois classique et radical.
Entre merveilleux et réalité, cabinet de curiosité et galerie d’art, il prend des apparences de boudoir du XVIIIème revisité. Il fait écho au quartier historique du Marais où il s’exprime sans pareil. Classique, féminin, atypique, tels sont les qualificatifs qui viennent à l’esprit en découvrant cet appartement de 45m2 situé au cœur du Marais. Devenu le pied à terre de Candice, il conjugue l’esprit boudoir du XVIIIème siècle au présent. Un exercice de styles mené à quatre mains avec l’architecte d’intérieur Olivier Gay.
J’avais envie de créer un lieu intime, une bulle au milieu du tumulte de la vie, tout en faisant référence au quartier historique.
confie Candice. Entièrement mis à nu, l’appartement a subi un lifting complet. Seuls les poutres apparentes et un mur en pierres ont fait l’objet d’une restauration, ces éléments du passé rappelant l’origine séculaire des lieux. Pour Olivier Gay, la gageure tient dans la création d’une chambre dans la pièce à vivre, en évitant le sentiment d’un espace cloisonné. Ainsi, le majestueux miroir incliné s’érige en pièce maîtresse, volant la place d’un mur. Il aimante immédiatement le regard, offrant sans avarice une perspective étonnante. Sa dimension spectaculaire a la double fonction de créer une alcôve dans la partie nuit et d’agrandir le salon.
Chaque élément de décoration a été choisi dans l’idée de faire le lien entre le passé et le présent. Le choix du parquet Versailles noirci, l’emploi de papiers peints Zuber déchirés ou figés dans la résine comme revêtement de sol, sont autant de codes classiques qu’Olivier Gay s’est amusé à revisiter. Dans la chambre, traitée en alcôve, la toile de Jouy s’est imposée sur les murs, matchée avec des étagères peintes rose « Glossy ».La richesse des détails, comme le soin apporté au choix des tissus concourent à créer une atmosphère élégante, raffinée et empreinte de féminité.
Très répandu également au XVIIIème siècle, le cabinet d’amateur vient compléter l’esprit boudoir. Dans le salon, au dessus des canapés, des œuvres d’artistes contemporains tapissent le mur. Chacune a été minutieusement choisie par Candice et Olivier dans les galeries parisiennes, pour venir prendre place dans l’appartement, comme « La Biche » d’Olivier Metzger, l’installation « Les oiseaux » de Léopold Rabus, la photo « Hunting » de Carlos Aires, ou l’étrange cadre de l’artiste américaine Valéry Hegarty. Tel un écrin précieux, la magie opère dans chaque pièce jusque dans la salle de bains où une fresque Bisazza à motifs de fleurs s’empare de la douche. En réponse à ce tableau en mosaïque, un miroir en coquillages de couleurs, commandé et réalisé par Thomas Boog, trône au dessus du plan vasque.
Unique est le mot pour désigner ce petit appartement, qui a tout d’un grand :
Photographe Frenchie Cristogatin – Texte Christine Pirot HébrasL’esprit « Classique revisité » est le maître mot de cette réalisation atypique.