Même si vous demeurez leur première source d’inspiration, dès lors que vous leur laissez carte blanche, leur seule entrave n’est autre que leur imagination. C’est probablement à cet instant que les plus belles idées voient le jour.
Naît alors un projet rare, précieux et unique emmené par une conception audacieuse, une structure pensée différemment, avec ce détail qui transforme l’intégralité de l’ambiance… Six partis pris architecturaux et conceptuels qui changent la donne.
Mise en abyme
Au cœur de Lyon, cet appartement haussmannien privilégie l’éloquence de la modernité. Pour marquer l’espace nuit, en lien étroit avec le salon, cette arche orange contemporaine mène l’hôte tout droit vers la chambre. Elle renferme derrière sa géométrie graphique, de nombreux rangements précieux et encadre la chambre marquée par un sas en verre dont les parois sont progressivement transparentes en partie haute pour laisser voir l’ensemble de l’espace environnant. De son point de vue, le lit embrasse l’ensemble de l’appartement jusqu’à l’extérieur. En totale rupture avec l’empreinte patrimoniale du lieu, l’architecte Bernard Aulagne illustre avec force le mélange des styles.

Grain de folie
Dans l’art de composer des lieux décalés, l’architecte Olivier Gay répond toujours présent. Une fois de plus son imagination et son audace emportent cet appartement parisien dans un autre univers. Cette découpe aux intonations futuristes s’inscrit également dans la fonction. L’architecte a conçu cette arche afin de délimiter l’entrée pratiquement inexistante et de donner plus d’intimité au salon. Il a poussé son idée plus loin, allant jusqu’à créer un faux-plafonds avec des joints creux. Pour lui donner corps, la structure en carreaux plâtre revêt une laque rouge vibrante auréolée de feuilles d’argent. Une identité métallique inspirée de la série télévisée Cosmos 1999.

Univers enfantin
Optimisé au millimètre près, cet appartement typique des canuts accueille un élément étonnant au sein même de sa pièce de jour : une mezzanine suspendue. Imaginée par l’architecte Jacques Rival, cette capsule, travaillée comme une cabane est entièrement dédiée aux enfants. Sa structure aytpique épouse parfaitement le plafond et se distingue par un double niveau. Les deux ouvertures en porte-à-faux ponctuent les lits tandis que dans le renfoncement, la vitre souligne l’espace jeux. Chacune valorise tout autant la luminosité que l’intimité. Depuis la cuisine, le salon ou la salle à manger, les parents ont toujours l’œil sur leurs enfants. L’architecte répond avec imagination au besoin de m2 supplémentaires, sans empiéter sur les espaces de jour.
Subtilité conceptuelles
À première vue, ce loft s’exprime comme une réalisation pensée avec élégance et simplicité. Mais détrompez-vous. Il additionne les prouesses techniques et les idées audacieuses chères à l’agence Damien Carreres. En premier lieu, la mezzanine, en verre. En regardant de plus près, aucune colonne, ni poteau n’entrave la liberté spatiale au sol. Ce n’est autre qu’un IPN de 12 mètres dimensionné au millimètre qui remplit le rôle structurel. En effet, la poutre a été mise en place avec une contre flèche pour qu’une fois mise en charge, celle-ci soit parfaitement au niveau. Résultat, une mezzanine avec une portée de 8 mètres sans heurt visuel, laissant la salle à manger dialoguer tranquillement avec la cuisine. L’escalier, quant à lui, trompe son monde, les marches en bois semblant transpercer le garde-corps en verre. En réalité, les morceaux de bois sont bien distincts simplement reliés entre eux par des vis. Un rendu visuel juste parfait.
Boîte à idées
En ce lieu, la cuisine est imaginée par l’architecte François Texier, comme un tableau. Le marbre de Carrare travaillé avec une finesse millimétrique (2 cm) donne le La aux panneaux en Okoumé. Un contraste saisissant qui insuffle une note d’élégance maîtrisée. Le détail marquant se révèle dans ce retour vertical de la pierre. Une réponse ingénieuse face à l’entre-deux des propriétaires souhaitant une cuisine mi-ouverte, mi-fermée. La fonction première est clairement identifiée tout en permettant à la cuisine de conserver ce lien avec le salon et la salle à manger.

Bien pensé
Au fil de la Saône, cet appartement sous les toits vise la grandeur. En enfilade, les pièces de jour suivent le courant au rythme de cinq ouvertures. Tous les détails concourent à agrandir les volumes et à attirer un maximum de luminosité. Pour ce faire, l’architecte Aude Dumont a eu l’ingéniosité d’insérer des miroirs sur les cloisons encadrant les fenêtres. Résultat, la luminosité naturelle est démultipliée tout autant que les points de vue sur la rivière. L’ensemble valorisé par la charpente apparente.

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