Avec pour ambition un art de vivre dedans/dehors, cette maison au cœur des Monts d’Or ouvre sa vision contemporaine sur une pureté chaleureuse.
Imaginée par l’architecte Michel Guillot et réalisée par Victor Da Mota, elle s’inscrit dans une linéarité et une identité graphique au caractère unique, loin des réalisations environnantes. Le souci du dessin et de la conception, l’auréole d’une atmosphère rare et précieuse.
Trait de génie
Entre Isabelle et Vincent, les propriétaires et Michel Guillot, deux maisons les lient. Cette relation de confiance a permis à l’architecte d’explorer les contours d’un projet plus ambitieux. Pour Michel Guillot un atout qui fait toute la différence : « Nous sommes allés plus loin dans la conception, en sortant des sentiers battus, pour réaliser une habitation à leur image. Déjà, lors de la première réalisation, la volonté de vivre en totale harmonie avec l’espace extérieur était présente. Nous avons ainsi pu approfondir le sujet jusqu’à son paroxysme. Ils souhaitaient évoluer au sein d’une construction plus contemporaine reliéfée, sans tomber dans les maisons cubiques impersonnelles. Cette réalisation est le reflet de leur implication et du travail synergique de conception et d’aménagement intérieur/extérieur de Victor Da Mota. »
La parcelle a imposé ses propres contraintes, à l’origine de cette linéarité. Tout en longueur, le terrain de 890 m2 avec une bande réservée en bordure de voirie, allouait une emprise constructible restreinte. Raison pour laquelle, les parties arrière, garage et pool house, ont été intégrées en limite de propriété pour offrir au reste de la maison une plus grande profondeur et une surface confortable de 200 m2, étayée par un deuxième niveau, sans étouffer le jardin.
« Si la linéarité nous a pratiquement été imposée, nous avons pris le parti de forcer ce trait et de l’accompagner dans son envolée. Les propriétaires ont tout de suite été séduits par ce travail de double poutres ; un effet graphique qui file sur toute la longueur de la maison, de la suite parentale jusqu’à la terrasse avant de venir l’englober, la ceinturer et lui donner le titre de pièce de vie supplémentaire. À cela s’ajoutent des principes architecturaux plus classiques : de grandes ouvertures et de très grandes perspectives accentuées par l’aménagement intérieur. », souligne Michel Guillot. La particularité de ces poutres s’inscrit également dans ce dédoublement à même de jouer son rôle de protection solaire et ce, sans jamais assombrir la maison. Cette casquette bloque les rayons du soleil mais laisse la lumière pénétrer dans la maison sans la surchauffer.
En harmonie
Les propriétaires souhaitaient une maison intérieure/extérieure facile à vivre, en lien étroit avec le jardin. Vincent confirme : « Nous voulions que cette réalisation fasse corps avec l’espace extérieur, qu’elle soit dans l’émotion. Nous désirions de la matière et du relief dans le geste architectural. » Située dans une zone régie par les Architectes des Bâtiments de France, Michel Guillot et Victor Da Mota ont travaillé main dans la main avec eux pour proposer des revêtements qui s’insèrent d’autant mieux dans le tissu environnant des Monts d’Or. Le choix du parement a été fait en ce sens, des pierres nuancées grises et ocre rappelant les carrières de Saint-Fortunat. À ses côtés, un enduit couleur sable parfait la tonalité chaude. Pour Michel Guillot : « Ce résultat est très intéressant et très naturel pour une construction contemporaine tout en lui conférant une authenticité. »
Les ouvertures monumentales Technal deviennent des respirations marquées volontairement par cette empreinte anthracite. L’une de près de 10 mètres et la deuxième à galandage en lien avec la terrasse de près de 4 mètres, soit 14 mètres linéaires en liaison directe avec le jardin, la terrasse et la piscine ! Conçu en même temps que l’architecture, l’espace vert a été particulièrement soigné pour appuyer comme il se doit cette relation in/out. À l’intérieur, le blanc fil conducteur a été pensé dans cette dynamique : laisser au paysage le statut de maître des lieux.
Perspective fuyante
Depuis l’entrée, le regard embrasse immédiatement la terrasse et la piscine. Une fuite majestueuse qui se libère de tout heurt visuel. Cette perception fluide et linéaire est accentuée, au sol par le magnifique parquet en chêne vieilli Kährs – le bois réchauffe le blanc omniprésent sans altérer l’œil – et au plafond, par l’éclairage encastré dans des failles. Sans omettre les portes toute hauteur et au fil du mur, de Portes Design. Ce dernier met en avant un travail d’orfèvre en matière de conception lumière réalisé par Agera, avec notamment un travail de rubans LED appuyé par les contremarches en verre de l’escalier ou encore l’enfilade de la cuisine.
L’espace culinaire sobre et élégant est valorisé par une intégration décalée, protégée par un renfoncement et enroulée par la descente d’escalier. Dessiné par Michel Guillot et réalisé par Alno via Marutti, il ne vient aucunement perturber la perspective mais participe pleinement à la vie de la maison, respectant avec brio le code monochrome. Même le mobilier concourt à faire vivre l’architecture.
Pour Vincent un point important : « Dans cette volonté de créer une ambiance naturelle sans être effacée, Isabelle a pensé le mobilier avec Création Contemporaine pour qu’il participe à la fluidité de la perspective en maintenant un équilibre d’échelles dans les proportions et les dimensions. » Michel approuve : « Isabelle et Vincent ont fait tout le choix du mobilier. Il y a certes l’architecture, mais avec une décoration travaillée et soignée, le rendu final prend encore une autre dimension. »
Photographe Frenchie Cristogatin