Dominant Lyon de sa superbe, cette construction de 190 m2 a su dompter le terrain étriqué, dans lequel elle se plaît à évoluer avec une modernité assumée.
Jouant sur les pleins et les vides, le clair et l’obscur, ses lignes architecturales, dessinées par Naao Architecture, sont le fruit d’une vision collégiale en lien étroit avec le maître d’œuvre Patrick Duporté et les propriétaires, Marie et Bernard. Tout en finesse.
Partie prenante de l’environnement
Changement de décor radical, pour Marie et son époux Bernard ! Ils troquent leur maison ancienne, située dans le même quartier, au profit d’une habitation plus pratique et fonctionnelle. Dans leur recherche du bien idéal, il tombe sous le charme de ce terrain, issu d’une division parcellaire, et voient en lui l’occasion de créer un projet dans lequel ils pourront maîtriser l’ensemble de leurs desiderata.
C’est dans la proposition de Donald Vouilloux et Charlotte Guillaud, de l’agence Naao Architecture, que le couple trouve un écho à ses attentes. Les architectes soumettent trois esquisses, à même d’apprivoiser la parcelle de 20 mètres de largeur, sur une superficie totale de 950 m2. Marie et Bernard tombent sous le charme de la première, qui offre une interprétation optimale du terrain, connectant tous les éléments entre eux, jusqu’à la piscine. L’implantation s’adosse tout naturellement sur la partie nord-est, marquant l’entrée, laissant un maximum de surfaces végétales au sud-ouest. Le bâtiment privilégie les parties jour et la master suite de plain-pied et concède aux espaces nuit invités le monopole du niveau supérieur. Ainsi, la réalisation s’étire sur 26 mètres de longueur et seulement 6 mètres de largeur.
Ce qui a le plus séduit le couple, dans l’approche architecturale de Naao, demeure cette relation intime entre l’intérieur et l’extérieur et cette dynamique horizontale, dessinée par le S allongé faisant office de protection solaire, contrastée par la verticalité des ouvertures et des châssis fixes, rythmée par le parement ardoise. Chaque fenêtre et baie a été déterminée selon des points de vue précis. Résultat, aucun vis-à-vis gênant, aucune pièce borgne et une modularité parfaitement maîtrisée. En effet, traversant, l’habitat s’illustre en son centre par l’élément phare du projet, le patio béant et les baies à galandage Technal qui offrent un passage transversal entre le sud et le nord, où une terrasse ombragée prend ses aises.
Cette inclusion à ciel ouvert s’inscrit comme un trait d’union entre la cuisine/salle à manger et le salon. En prenant un peu de recul, on se rend compte d’une légèreté visuelle insufflée par des finitions discrètes à l’instar des fines couvertines en aluminium qui soulignent le geste architectural, mais également l’insertion métallique dissimulée sous le deck en bois, qui donne l’illusion à la réalisation d’être légèrement suspendue.
Des frontières gommées
À l’intérieur, le clair-obscur a été travaillé, en résonance. Aux murs et aux sols, il se matérialise par un façonnage des surfaces, signé Jean Dubreuil, Matières à Suivre. Ainsi, le mur porteur de 17 mètres de long qui file de l’entrée jusqu’au salon, se colore d’un enduit aux empreintes verticales carbone, reprenant l’aspect de la façade. Tandis qu’au sol, le béton presque blanc accroche la lumière naturelle.
Puis dans l’agencement, avec cet équilibre de noir et de bois, que l’on retrouve dans la cuisine Cesar, réalisée par Show Home Concept. Le jeu de contrastes s’insinue également dans l’éclairage flattant par ponctuations les surfaces et les espaces de vie. Et enfin dans la décoration sélectionnée par Marie, particulièrement sensible à cet univers, avec des meubles vintage en teck, chinés en partie aux Puces du Canal et chez les antiquaires ou plus contemporains, choisis chez des enseignes comme AM.PM. À cela s’ajoute la notion de linéarité inhérente à la structure, représentée par le fil de lumière architectural dans le couloir ou encore les portes au fil du mur. Les pièces de jour sont intégralement tournées vers la piscine et le jardin, toujours baignées de lumière naturelle. Tandis que la master suite se love à l’ouest dans un univers matériéré plus sombre.
Pour Marie, cette maison est l’accomplissement d’une implication personnelle importante et de regards pluriels. Chaque acteur du projet a travaillé de concert pour parfaire les moindres détails. Au quotidien, notre chez-nous s’apparente plus à une maison de vacances. Elle est facile à vivre avec ses proportions maîtrisées, que nous soyons juste tous les deux ou en famille.
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Photographe Sabine Serrad.