Avec pour plus proche voisine la Dame de fer, cet appartement s’inscrit comme un petit bijou poli de pied en cap par les architectes d’intérieur Alicia Luxem et Lauranne Élise Schmitt. Une collaboration qui révèle leur sensibilité respective pour le dessin et leur talent commun pour l’optimisation et les finitions d’orfèvre.
Cette rénovation témoigne d’une véritable connexion entre les deux architectes d’intérieur, à la créativité fertile. Après les bancs de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, où elles se sont rencontrées, le duo a su se frayer un chemin professionnel chez les plus grands. Alicia, au sein des agences Pierre-Yves Rochon, Studio KO et Gilles et Boissier. Lauranne Élise, chez Christian Liaigre ou encore Louis Vuitton. Alicia, à l’aise dans l’univers hôtelier. Lauranne Élise, comme un poisson dans l’eau dans le retail et les scénographies « luxe ».
De belles références qui laissent des empreintes, notamment dans leur façon d’appréhender les proportions, de privilégier les matériaux nobles, de dessiner et de ciseler les moindres détails. Pratiquement au même moment, il y a trois ans, elles se lancent en solo, pour mieux déployer une grammaire architecturale bien à elles. Toutes deux dans leur élément, lorsqu’il s’agit de façonner des projets de vie.
La colonne vertébrale du projet, inspirée par l’iconique escalier de Coco Chanel rue Cambon, le Chrysler Building ou encore les scintillements du Studio 54.
Coup du destin, leur premier projet les réunit à nouveau. Cela a été une évidence. Tout était fluide et spontané entre nous, souligne Lauranne Élise. Leur toile de fond ? L’immeuble aux sonorités Art deco, réinterprétées tout en finesse. Alicia poursuit : C’est ce style qui a fait pencher la balance de la famille sur ce choix résidentiel, après une parenthèse new-yorkaise. Faisant fi de l’aura normande originelle, des tapisseries et de la moquette omniprésente, une idée émerge : créer une passerelle entre les années 1920 et la ville qui ne dort jamais, en essaimant dans leur geste conceptuel de subtiles références, notamment sur la pièce maîtresse, le paravent facetté.
Pour Lauranne Élise : La colonne vertébrale du projet, inspirée par l’iconique escalier de Coco Chanel rue Cambon, le Chrysler Building ou encore les scintillements du Studio 54. Avec une double vocation, jouer et amplifier la lumière naturelle en second jour et dissimuler habilement la partie nuit via deux portes dérobées, cet élément a immédiatement séduit les propriétaires.
Spontanément, les pièces de vie ont trouvé leur place à l’ouest, au contact de la vue. En enfilade, la cuisine, la salle à manger et le salon prolongé par un bureau ont pris le parti d’un agencement ciselé par des matériaux intemporels : aluminium cuivré, travertin, granit et chêne. L’ensemble libéré en filigrane par des portes coulissantes sous tentures en laiton patiné.
Pour Alicia : C’est la raison pour laquelle nous aimons tout dessiner, afin d’apprivoiser les volumes, de les optimiser dans leurs justes proportions et respirations. Et de composer un décor qui a du sens, qui vibre au rythme de la lumière, matériau à part entière. Nous avons ainsi pu intégrer un nombre important de rangements, sans sacrifier l’esthétique, la fonction et les mètres carrés.
En effet, dans cette nouvelle disposition, les architectes d’intérieur ont réussi à insérer sur 150 m², en plus des espaces réception, trois chambres avec chacune un dressing, un bureau, une salle de bains, dont une master suite généreuse, plus un espace buanderie. Si chacune s’est replongée dans son propre univers créatif, à la conception de plusieurs résidences, ce premier opus augure un bel avenir.