Il y a tout juste un an, la première Maison de répit en France ouvrait ses portes à Tassin-la-Demi-Lune. Au cœur d’un parc arboré, cet établissement nouvelle génération s’érige comme une parenthèse dédiée aux personnes malades ou en situation de handicap et notamment à leurs proches aidants. Avec pour vocation de soutenir et d’accompagner ces familles, la Fondation France Répit, la Fondation OVE et la métropole de Lyon ont uni leurs forces aux côtés d’acteurs lyonnais engagés, créant un « lieu à vivre » autour d’une architecture et d’une décoration aux vertus thérapeutiques.
La légende du colibri
C’est avec la sage histoire de Pierre Rabhi et son légendaire colibri que la décoratrice Nathalie Rives évoque sa participation à cette incroyable aventure humaine. C’est une chance rare de pouvoir donner un vrai sens à notre métier ! Une chance qui nous a été donnée par Henri de Rohan-Chabot, cofondateur
et délégué général de la Fondation France Répit et Christelle Gesler, membre exécutif. À sa mesure, chaque acteur de ce projet a fait sa part, tel le Colibri ; notre agence d’architecture par notre don de mécénat de compétences. Je suis certaine qu’il existe une thérapie par la couleur et par le bien-être que procure
une atmosphère. Ici, les aidants ne laissent pas leur enfant ou un parent, il le confie. Et ça fait toute la différence ! Henri de Rohan-Chabot en est intimement convaincu et c’est pour cette raison qu’il m’a laissée carte blanche !
À ses côtés, le cofondateur corrobore : Vivre le handicap ou la maladie au long court est épuisant, physiquement et psychiquement. La Maison de répit a pour but d’accorder aux aidants un moment de rupture (un crédit temps de 30 jours par an, pris en charge par l’Agence régionale de santé) avec ce quotidien
éprouvant, loin de la vision médicalisée usuelle. En effet, nous souhaitions créer un lieu dans lequel les marqueurs du soin n’étaient pas prégnants, tolérant une vision plus familière, où les résidents peuvent se sentir autant que possible comme à la maison, tant dans la décoration que dans l’accueil et l’accompagnement de notre équipe de 30 professionnels intégrés et des 80 bénévoles.
Pour ce faire, la Fondation a fait appel aux savoir-faire des architectes Patriarche, signant le projet de 1 600 m2 dans une propriété boisée mise à disposition par la société bioMérieux et pour l’agencement d’intérieur (salles d’activité, salle de lecture, bureaux, espaces de soins, parties communes, les 21 chambres, la terrasse, etc.) à Nathalie Rives et sa ched de projet Marine Hoyuela. Ils ont déployé une énergie incroyable ! souligne Henri de Rohan-Chabot. Nathalie a chiné pendant plus d’un an, pro bono, chaque mobilier et objet, sélectionné chaque revêtement, dessiné les étagères et les rangements, développé toute la colorimétrie, jusqu’à choisir les lits médicalisés, en se concentrant sur le bien-être et le confort visuel.
Contrairement à d’autres établissements, ici, ce sont le lieu et les équipes qui s’adaptent aux résidents, et non l’inverse. Baptiste Gey, associé chez Patriarche, confirme : Parfaitement intégrée au cœur d’un espace naturel de très grande qualité, la maison développe des espaces modernes, clairs et conviviaux, où la vie peut s’organiser au rythme de chacun : chambres et studios familiaux, espaces de détente, salle à manger, espace de bien-être, lieux de vie partagés… Suivant cette ligne architecturale, Nathalie Rives a transporté ces valeurs, en couleurs, jusqu’au cœur de la Maison. Nous n’avons pas fait un lieu à la mode, mais un endroit où l’agencement, l’architecture et la déco contribuent au « prendre soin » et apportent une dimension supplémentaire. Le fond rejoint la forme, conclut Henri de Rohan-Chabot.
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Photographe Sabine Serrad