Dans le bain d’une édition « retrouvailles », nous avons arpenté les allées fourmillantes du salon Maison&Objet, au Parc des Expositions, en mars dernier. Mais également les rues de la Capitale, et les quelque 65 adresses, showrooms, boutiques, galeries, artisans, architectes d’intérieur… qui ont éclairé le nouveau parcours satellite Maison&Objet In the City, consacré et adoubé par un soleil printanier réconfortant.
Échanges, partages, rencontres, rendez-vous tant attendus, belles surprises, etc. Tout était réuni pour s’immerger dans le monde du design et de la décoration, désireux de renouer comme il se doit avec un public impatient. Sous la thématique Nouveaux luxes, entre über luxe et Lux Populis, décryptée par le bureau de conseil international en style et innovation NellyRodi, le salon a développé des scènes d’inspiration expérientielles What’s New à même d’éclairer ce propos. Pourquoi cette tendance ? À Vincent Grégoire, directeur de création au sein de l’agence de conseils de répondre : Dans une époque chahutée, on a besoin de se démarquer, de vivre des émotions et des expériences, de repousser les limites de la fantaisie.
Des ponts sont ainsi jetés entre l’artisanat d’art et les nouvelles technologies. Un luxe à double tête, à la fois exclusif et popularisé, coloré et engagé, favorisant l’inclusion. En témoigne la présence de la plate-forme de design The Invisible Collection, sur une scénographie de l’architecte d’intérieur Émilie Bonaventure. Et les nombreuses cartes blanches données à des grands noms du design, à l’instar d’Uchronia ou de Tristan Auer, qui ont imaginé des espaces de restauration hauts en couleur. Intra-muros ou extra-muros, Maison&Objet a déroulé un fil d’or créatif entre savoir-faire d’exception et design remarquable. Un aperçu ? Nous vous emmenons en balade !
Sous la thématique « Nouveaux Luxes », le salon Maison&Objet a déroulé un parterre de scènes d’inspiration hautes en couleur et en belles surprises !
Au cœur des tendances, les savoir-faire mettent en lumière des matériaux sculpturaux
Son sens inné pour la fonction incite le design à apprivoiser tous les terrains
Renversante, l’exposition The Invisible Collection x Dedar chez Féau Boiseries
Nous n’étions pas sans savoir que Paris recelait quelques trésors. L’un d’entre eux ? L’atelier fondé en 1875, Féau & Cie, véritable caverne aux merveilles préservées dans le XVIIe arrondissement. Lové derrière une boutique au demeurant classique, ce sont 1 800 m2 de fragments d’histoire qui reposent dans un labyrinthe muséal tout simplement vertigineux. Une collection de boiseries uniques au monde chinées dans le monde entier, mettant en relief un savoir-faire d’exception en matière de décors à la française, du XVIIe siècle à nos jours.
Un écrin de choix pour The Invisible Collection, Dedar et Diptyque, respectivement maisons d’édition design, textile et de parfums d’intérieur. À travers une exposition renversante, ces grandes maisons de design, textile et parfum d’intérieur, ont invité le public médusé à déambuler dans ce temple du beau. Sous une structure Eiffel, au détour des galeries accumulant des perles style Régence, néoclassique, Charles Zana, Bismut & Bismut, Pinto ou encore Laura Gonzalez ont trouvé un écho. Un pur moment de grâce à travers le temps et l’espace redonnant ses lettres de noblesse aux arts décoratifs.
Fil d’Ariane du parcours Maison&Objet In the City, de nouvelles pépites au talent pétillant de créativité
L’architecture d’intérieur et le design, plus que jamais main dans la main
Franklin Azzi, designer de l’année 2022
Invité par le salon en qualité de designer de l’année, Franklin Azzi a immergé les visiteurs dans son processus créatif et constructif avec sa capsule Retro Futur, une installation artistique déployée sur le salon. Une bulle ondoyante sous des lamelles de feutres et ancrée dans notre époque, imaginée comme un laboratoire de recherches et d’innovations, à l’image de son agence soucieuse de connecter étroitement les disciplines entre elles : l’architecture, l’architecture d’intérieur, le design, l’art contemporain jusqu’aux arts créatifs tels que le cinéma, la littérature ou encore la mode.
Du micro au macro, en France ou à l’international, Franklin Azzi redonne ainsi la priorité au bon sens dans le prisme de ces multiples projets oscillant entre aménagements urbains (Beaupassage pour Emerige), espaces de travail (The Bureau, Be In pour LVMH), gares, halles, sièges sociaux, structures démontables et amovibles (le pavillon sur le toit des Galeries Lafayette) ou à venir, la métamorphose de la nouvelle Tour Montparnasse, la Nouvelle AOM, un modèle de vertu environnementale, prévue à l’horizon 2024, développée aux côtés des agences Chartier Dalix Architectes et Hardel Le Bihan Architectes. Un homme de défi, donc, et de son temps, donnant vie à des conceptions intimement liées aux enjeux environnementaux et actuels citadins, via la mutabilité des usages et la transformation du « déjà là ».