Difficile de ne pas tomber sous son charme ! L’élégance demeure sa force, la perspective son terrain de jeu. Mais la porte pivotante présente bien d’autres atouts, participant à l’éloquence même des volumes architecturaux.
Sa dynamique d’ouverture prône tout autant l’invisibilité que la mise en scène, la séparation que la liaison. Insérée à sa juste mesure, elle sait dialoguer avec les réalisations contemporaines, pour répondre aux exigences actuelles, emmenée par une grande modularité et une exubérance dimensionnelle.
Claque esthétique
Oui la porte devient un acteur essentiel dans le grand théâtre quotidien de l’univers architectural. Fini les gongs saillants, les paumelles visibles… La porte pivotante casse les codes, dissimulant l’axe de rotation en partie haute et basse. Elle sollicite un déport plus ou moins important, ne laissant s’exprimer que l’esthétisme même de l’ouverture. Une ouverture avec laquelle on se plaît à jouer transformant littéralement l’approche structurelle des pièces selon la position ouverte ou fermée. Elle octroie de belles dimensions, tant en largeur qu’en hauteur, mettant en relief les volumes dessinés. Eclairée par ses nombreux atouts, la porte revêt ainsi différents rôles, tour à tour devenant élément de séparation, pour soudainement murmurer un lien, démultiplier les perspectives, relier, ou tout simplement gommer les frontières, masquer les repères… s’effaçant au profit d’une insertion « au fil du mur », qui n’hésite pas à recopier sa façade sur le décor environnant. Grâce aux structures d’accrochage moins invasives, seule la poignée témoigne de sa présence, lorsque la porte se referme. En parfaite synergie avec les besoins contemporains, elle se module à votre guise, certaines, à semi-pivot, favorisant une optimisation du rayon d’ouverture, adaptée aux lieux les plus réduits. Plus que jamais, ses différents accessoires confirment sa volonté de confort, au service d’une utilisation guidée.
Le mot de l’architecte : Laurent Guillaud-Lozanne – architecte D.P.L.G.
Pertinence
Son atout premier reste bien évidemment son esthétisme, son aspect moderne et contemporain, mais également sa vision plus confidentielle en termes d’utilisation résidentielle. Pour ma part, je l’insère au sein de mes projets, conquis par son effet visuel éloquent, en position ouverte, sublimée par son pivot décalé. Ainsi, le jeu des perspectives peut être bluffant. Sa légitimité architecturale se retrouve au sein de ses proportions généreuses, rehaussant les grands volumes, mais également dans son champ d’ouverture moins encombrant en débattement – par rapport à une porte classique pour une dimension équivalente – via son pivot décalé.
Intégration
Sa vision au cœur des intérieurs doit être ponctuelle et percutante, avec une appréhension pratiquement « théâtrale », mettant en scène de grandes largeurs ou hauteurs. Techniquement parlant, son insertion est à peine plus complexe qu’une porte classique. Néanmoins, il est important de l’appréhender en amont du projet afin que sa résonnance architecturale soit optimale. Travaillée de manière « affleurante », sans couvre joints, elle s’immisce parfaitement au sein des décors muraux, forte du même revêtement. Une solution qui permet de dissimuler intégralement cet élément fonctionnel.
Évolution
Aujourd’hui, l’usage des portes est valorisé par les avancées des fabricants, l’utilisation quotidienne devenant particulièrement agréable grâce aux systèmes de serrures magnétiques et de freinage. En pivot, la porte peut juste se contenter d’un bâton de maréchal, avec une fermeture complètement assistée. Le confort est au rendez-vous, au même titre que l’esthétisme et la subtilité scénique, qui en résultent.
Texte Anne-France Mayne / Photos : DR