Une maison de ville transformée en maison de vacances : c’est le défi relevé par Colombe Marciano, à la tête de son agence d’architecture d’intérieur. Dans le quartier résidentiel, elle tisse une nouvelle trame expressive et architecturale au plus près des attentes de la tribu parisienne, fraîchement installée. Mais avant d’en arriver là, quelques modifications ont été nécessaires… Et quel changement !
Exit le carrelage, les huisseries en chêne clair et les aplats de couleurs rouge et gris ! D’un lieu terne, recroquevillé sur lui-même, Colombe a insufflé aux volumes partitionnés une nouvelle écriture en lien étroit avec le jardin paysagé, repensé pour l’occasion. Captant la lumière naturelle filtrée uniquement par le mur-rideau, l’architecte d’intérieur a ouvert les volumes et reconnecté les trois étages.
Tout était cloisonné, se souvient-elle. Pour mieux absorber l’unique point d’entrée lumineux, nous avons revu et corrigé la structure du premier niveau via la verrière filante, créant de facto un salon-cathédrale aérien. Le deuxième parti pris fort est né de ce podium existant, perturbant la pièce de jour.
Nous avons dû composer également avec un élément structurel, au plafond, intangible, nous donnant l’idée d’une seconde verrière, retenue par un faux-plafond intégrant la lumière. Une nouvelle rythmique rendue également possible par le relookage de l’escalier. Colombe confirme : Il était impératif de l’absorber, pour qu’il ne soit pas en rupture totale avec la nouvelle configuration. En lieu et place du garde-corps en fils métalliques, Colombe a opté pour un claustra bois filant jusqu’au troisième étage. L’impact visuel change la donne et permet de dompter cette verticalité vertigineuse.
Le panoramique nous a permis de redéfinir les contours de la pièce de vie et d’équilibrer les proportions.
Autre idée ingénieuse pour apprivoiser l’envolée : le panoramique-tableau. Les sept mètres de hauteur démultiplient les profondeurs de champs. L’œil s’égare facilement. Le panoramique nous a permis de redéfinir les contours de la pièce de vie et d’équilibrer les proportions. Il fallait donc rapporter non pas de la couleur, déjà présente par la nuance rose poudré, mais du motif. Ce choix de toile noir et blanc marque visuellement cette zone transitoire entre l’intérieur et la terrasse tout en enveloppant le living et en infusant une touche exotique.
Côté décoration, là encore la proposition scénique twiste les codes citadins sous forme de ponctuations plus bohèmes et dépareillées afin d’agrandir, définir naturellement les fonctions et les flux de circulation, à l’instar du salon positionné en oblique pour mieux dialoguer avec chaque espace, dont l’extérieur.
Pour la famille, une véritable parenthèse enchantée, comme si après l’école et le travail, les vacances pouvaient commencer !