Dans l’innovation technologique, le carrelage trouve une façon bien à lui d’interpréter le langage décoratif. Mais pouvons-nous encore évoquer le mot carrelage ? Dans le fond, il est grès cérame, dans la forme, le terme surface céramique, galvanisée par les technologies d’impression numérique, prend le pas. Avec lui, cette faculté à démontrer une grande ouverture d’esprit, sans cesse renouvelée.
Sur le salon dédié, Cersaie à Bologne, impossible de ne pas le constater. Provoquant les décors, les textures, les chromatiques, jusqu’à absorber les autres matériaux, tels le bois, le tissu, la pierre… le grès cérame a su s’interroger avec pertinence sur la meilleure manière de traduire une esthétique polyvalente.
Ainsi, la résistance et la beauté s’imbriquent parfaitement dans un processus décoratif à même de rehausser la valeur spatiale des lieux résidentiels et tertiaires. Le tout porté par des formats XXL, minimisant la perception des joints, mais également en vogue, des formats étroits, comme les listels ou les lames.
Ces derniers séduisent par leur approche schématique exponentielle et de facto plus dynamique. Côté aspects, les pierres rares, les marbres, les bétons permettent toujours d’explorer le génome de la précieuse imperfection minérale.
Le bois revient en force au plus proche du matériau noble, mais également sous la forme de marqueterie et d’incrustations révélant une approche plus graphique et contemporaine. Les palettes chromatiques prônent la profondeur, des vert, bleu, jaune, rose pastellisés et des blancs toujours plus purs, des noirs intenses… révélées pleinement par les effets optiques. Un nouveau monde.
Morcelés
En toile de fond, le terrazzo ou mosaïque vénitienne demeure. Mais par vague sporadique, il déferle sur les intérieurs, prisé pour son aspect texturé ! Les fabricants explorent depuis plus d’un an son potentiel, jouant subtilement sur les nuances des granulats. Moucheté ou en version macro, alla palladiana, il fait son effet.
Mixité polyvalente
Pour créer des décors toujours plus éclectiques, le grès cérame absorbe les caractéristiques surfaciques des autres matériaux : béton, marbre, bois, verre, tissu… pour mieux restituer leurs empreintes esthétiques dans des intérieurs à forte valeur ajoutée.
Imités et transcendés
Dans cette course à l’effet waouh, les surfaces céramiques ajoutent des aspects de matières qui les transportent hors des sentiers battus. Il devient difficile de savoir en présence de quel matériau nous nous trouvons. Jusqu’à inverser le rapport de force, quand le métal lui-même s’inspire de la mosaïque pour des illusions totales.
Vagues chromatiques
La profondeur des couleurs permet de générer des univers recherchés qui captent l’énergie décorative. Alliées aux effets optiques, les surfaces affirment leur présence et leur tempérament plus qu’affirmés par les technologies d’impression numérique.
Blanc pur, noir intense
Le langage black&white ardemment développé par Andrée Putman prend une consistance graphique démultipliée par les empreintes et les finitions en relief. Les compositions géométriques, quant à elles, convoquent l’aléatoire.
Taillé dans le bois
Depuis les prémices, le grès cérame cherche la chaleur du bois, fidèlement reproduite tant dans son veinage, ses nœuds, sa parfaite imperfection. Il emprunte aujourd’hui ses techniques d’incrustation, allant même jusqu’à imiter l’imitateur, comme le béton coffré !
De nature innovante
Les décors portent leur regard beaucoup plus loin. Le textile troque le jacquard contre le grès, le papier peint s’imperméabilise et les motifs floraux deviennent futuristes. Une jolie manière de réinterpréter et d’amener la végétation au cœur de nos intérieurs !
Tridimensionnelles
Les surfaces deviennent tactiles, portant les décors dans un monde plus sensuel. Là encore, l’impression numérique n’est pas étrangère à cette envie fondamentale de voir la vie en 3D et de dynamiser aussi bien la verticalité que l’horizontalité. On ne peut s’empêcher d’effleurer cette matière qui s’échappe.