En tant que directeur du salon ÉquipHotel, quelles sont les principales tendances et transformations que vous observez dans le monde de l’hôtellerie contemporaine ?
Boris Provost : À mon sens, la principale transformation réside dans le changement de statut et de rôle de l’hôtel. Celui-ci devient un vrai lieu de vie, proposant nombre de services et d’expériences hors la chambre. Tout le marché suit cette tendance. L’hôtelier, qui grâce à la digitalisation du métier connaît mieux ses clients, agit comme un animateur, un « ambianceur » si vous me permettez le néologisme. De cela, découle l’idée que l’hôtel prend un rôle social exponentiel dans la cité. Il ranime des quartiers pour devenir un hub, une destination à part entière, hors du tourisme classique. Aujourd’hui, on s’y rend pour prendre l’apéritif, faire du sport, participer à une soirée thématique, ou même déposer ses vêtements au service de pressing. Il joue presque un peu le rôle d’un drugstore, car c’est un lieu ouvert 24 h par jour. Et parfois, aussi, on y dort…
Ce, quel que soit le niveau de gamme ?
B. P. : Tout à fait, car nous assistons également à un vrai phénomène de démocratisation de l’hôtellerie, et pour cela, je crois que l’on peut dire merci au succès des plateformes de location de logements entre particuliers. Celles-ci ont d’une part eut un effet prix très positif pour les clients, et ont d’autre part bousculé les pratiques, cassé les codes traditionnels du secteur, en replaçant l’humain et la convivialité au cœur du séjour. Ce mode d’hébergement procurait des expériences authentiques et personnalisées. Les hôteliers, qui perdaient des parts de marché, ont donc relevé le défi, et c’est tant mieux ! Nous avons assisté à une vraie montée en gamme, tant dans l’hôtellerie de chaîne, économique y compris, que chez les indépendants. Et ce, sur tous les plans : service, relation client, aménagement, programmation événementielle, en intégrant une vraie dimension locale. Le Hoxton par exemple, met dans ses chambres des sélections de livres réalisées par les gens du quartier !
D’où une hybridation de l’hôtel et de la maison ?
B. P. : Oui ! Dans un hôtel aujourd’hui, on a envie de se sentir très rapidement à l’aise. Exit les conventions, les codes guindés. Ainsi les codes décoratifs et d’agencement sont désormais très proches de ceux de l’habitat, avec des salles, des recoins, différentes zones où se poser, lire, s’adonner à des activités que l’on pourrait faire chez soi. Les banquettes standardisées en skaï ou les grands bars en zinc estampillés « collectivité » ne sont plus du tout de mise ! En bref, les lieux sont habités ! D’un point de vue un peu plus business d’ailleurs, on accueille de plus en plus de marques grand public sur le salon. Lors de l’édition précédente, AM.PM. par exemple, a eu un énorme succès ! Elle incarne très bien la transposition dans l’univers de l’hôtellerie d’une belle offre maison, accessible, accompagnant cette mutation vers un style d’agencement plutôt « home », qui adapte techniquement ses produits à un contexte d’usage intensif.
Plus de fesses se posent sur une chaise dans un hôtel qu’à la maison… si vous me passez l’expression ! Le confort, l’hospitalité et le design sont partis à l’assaut du marché ! Le secteur est désormais extrêmement dynamique, créatif. Nouveaux projets, nouveaux concepts, nouvelles expériences : l’innovation est partout. Et j’en profite… Nous lançons une opération intitulée « Tous à l’hôtel », avec une vingtaine d’hôtels partenaires à Paris, pour permettre aux visiteurs du salon et au grand public d’expérimenter, en vrai, ces nouvelles formes d’hôtellerie. Alors si l’envie d’un brunch sur un rooftop avec une vue à couper le souffle, d’un cours de yoga ou d’une chasse au trésor vous tente, inscrivez-vous !
ÉquipHotel
du 11 au 15 novembre au parc des expositions de la porte de Versailles
www.equiphotel.com
Tous à l’hôtel
Renseignements et inscriptions :
www.tousalhotel.paris