Introspective, la cuisine sait se remettre en question, comme en témoignent ses nombreux visages, évoluant au fil des années. Dans sa quête d’adaptation, elle nous a livré, en avril dernier, sur le salon dédié, EuroCucina, la confirmation d’une écriture axée sur la pureté, la rationalité et la fonctionnalité.
Un langage actuel qu’elle explore tant dans ses compositions que dans ses finitions. Les matériaux et la technologie semblent avoir conquis la belle, qui loin d’être endormie, s’épanouit sous une architecture monolithique. Oui, elle évoque le terme architecture, puisqu’elle en extrait l’essence même dans son approche constructive, se libérant définitivement de son statut de « meuble ». En effet, l’espace culinaire prend en considération les volumes, participant pleinement à la structuration de l’espace. Et dans cette vision spatiale, les implantations géométriques domptent des lieux repensés dans une dimension verticale et horizontale.
Une puissance esthétique dominée par les colonnes murales, les bibliothèques terre-plafond ou encore les boiseries modulaires en parfait équilibre avec les envolées linéaires des îlots. L’ère des ruptures classiques entre éléments bas et suspendus semble petit à petit s’effacer. Et de ce nouveau rapport hauteur/largeur naissent de nouvelles variations dimensionnelles, mettant l’accent sur des postures plus ergonomiques. La rythmique visuelle est quant à elle impulsée par les matériaux, nobles, luxueux, sobres, privilégiant la pierre, l’acier, le FenixNTM, la céramique et le bois, qui intrinsèquement valorisent la couleur de leur matière : des tons doux et des teintes chaudes. À cela s’ajoute un jeu aujourd’hui parfaitement maîtrisé, celui des pleins et des vides. Sans omettre les profilés qui dessinent les contours structurels avec une extrême finesse, s’amusant à la verticale et à l’horizontale à scander les façades, devenant plus que de simples prises de main. Ainsi, la cuisine se plaît à mettre en valeur des éléments de choix, mais garde dans son antre fermé toutes ses fonctionnalités.
La cuisine « dressing », avec ses portes escamotables ou en accordéon, en est le parfait exemple. Derrière une paroi décorative se cache un véritable microcosme, soucieux d’un agencement millimétrique, en réponse aux exigences organisationnelles des surfaces de rangement au sein des espaces réduits. À l’instar des îlots qui renferment des trésors d’ingéniosité et concentrent dans des surfaces plus ou moins compactes l’essentiel des fonctions culinaires, jusqu’à devenir 100 % modulaires pour épouser avec précision aussi bien les volumes que votre mode de vie.