Il a toujours été là, dominant de sa stature le panorama courchevellois. Pour lui redonner son lustre et son panache, ce chalet, édifié il y a 15 ans, a fait l’objet d’une rénovation d’ampleur. Seuls les quatre murs périphériques, et les dalles ont été conservés. L’architecte d’intérieur Rémi Giffon confirme : Nous avons été amenés à déposer l’intégralité du toit – charpente et couverture – afin de créer un étage supplémentaire pour aller chercher le paysage. L’architecte Jeanne-Valérie Thura a su garder l’âme du chalet chère aux propriétaires.
Par ricochet, les façades et les garde-corps suivent le mouvement ouvrant la voie à cette double chromatique vieux bois brûlé soleil et garde-corps teintés noir. Une trame tout en contrastes qui se poursuit à l’intérieur, le terrain de jeu de l’Atelier Giffon. Stratifié sur six étages, le chalet construit ses volumes intérieurs au rythme des nombreuses ouvertures et notamment de la baie panoramique où le salon évolue sous une envolée cathédrale.
Cette double hauteur a été rendue possible grâce à la création de la surélévation, explique Rémi Giffon. Une respiration bienvenue au sein de ses volumes originels intimistes. Tout l’enjeu de cette réhabilitation était de moderniser l’empreinte existante très rustique et d’optimiser les espaces afin de composer une nouvelle partition spatiale plus fluide et équilibrée. Nous avons gardé cette authenticité indissociable des codes montagne, par l’affirmation du vieux bois, mais en accompagnant le geste conceptuel vers cette contemporanéité assumée. Comment ? En contrebalançant les enduits et les aplats de peinture clairs avec la présence très soutenue du chêne noir au sol et en décoration murale, à l’aspect brûlé. Cela impulse spontanément une dynamique et un vrai caractère.
Sur cette base boisée, les matériaux satellites, tels que la pierre ou le grès cérame, les tissus graphiques et aériens confectionnés par L’Atelier des Frères et le mobilier sélectionné chez RBC déploient une riche palette de couleurs, de nuances, de textures, mettant sur le devant de la scène un choix d’exception.
La sensibilité des propriétaires pour le design et l’art nous a permis d’aller très loin dans le choix des pièces, à l’image du claustra en raku réalisé par la céramiste Fabienne L’Hostis marquant l’entrée du spa, souligne Rémi. Naissent un dialogue, une harmonie entre l’architecture, l’agencement dessiné par l’Atelier Giffon et cousu main par la menuiserie Martinod auxquels s’ajoute le mobilier aux proportions adaptées à chaque espace qui se prolonge dans les suites, toutes pensées pour offrir un maximum de confort.

En réponse à la hauteur sous plafond contenue, l’Atelier Giffon a conçu des parenthèses blanches avec un travail de bois en périphérie accueillant les réseaux. De cette contrainte, nous avons pris le parti de composer chaque espace de manière intimiste et à taille humaine. Le plafond blanc permet de conserver un maximum de hauteur et d’aimanter la lumière naturelle omniprésente. Au-dessus de la piscine, il prend la forme d’un ciel miroir démultipliant le volume. Mais, dans le cadre de cette réalisation, la prouesse réside dans le temps record imparti ! Un chantier de seulement huit mois concrétisé grâce au maître d’œuvre Benjamin Mauris, entreprise Revue de Chantier, aux côtés des artisans partenaires qui nous ont accompagnés.
Clou du spectacle, au sommet, là où les jacobines flambant neuves semblent avoir toujours fait partie de ce cadre grandiose, la suite parentale flirte avec celle d’un palace. Elle témoigne de ce sens aiguisé du détail et de la finition ciselée qui caractérise l’ensemble du chalet, mais également des matières sophistiquées, à l’esthétique à la fois pure, délicate, élégante et recherchée. Défi relevé !
Architecture Thura Architecture
Architecture d’intérieur et décoration L’Atelier Giffon