Même galaxie, autre satellite, servi sur un plateau par Tabata et Ludovic Mey, chefs créateurs des Apothicaires. À leurs côtés, les architectes et architectes d’intérieur du Collectif Saône. Ensemble, ils ont créé un concept au demeurant complètement dingue, mais parfaitement réussi ! Ils ont réinventé le food court et décomplexé l’esprit même de la restauration, emmenant dans leur sillage plus qu’inventif toute une génération de chefs aussi audacieux qu’eux !
Tout comme le MiHotel, ce projet de grande ampleur a nécessité deux ans d’étude et seulement 7 mois de travaux pour réaliser cette pochette surprise nivelée sur trois étages. Nous faisons de nombreux événements, des festivals, aux côtés de chefs de la région, confie Ludovic Mey. Dans un coin de notre tête, ce projet a commencé à germer, attendant le lieu idéal… La Tour Rose s’est imposée, concrétisant par là même nos envies de partager, de s’amuser, de s’éclater ! Mais aussi un concept accessible à tous avec des produits de qualité.
Soit les valeurs mêmes de la cuisine et plus encore, saupoudrées de toute l’énergie d’une ribambelle de chefs, 12 au total. Pour concevoir un lieu à la hauteur de leurs attentes, Pierre Dumas, Justine Hotelier et Yoan Mayer, les architectes du Collectif Saône ont su capter l’essence de tout un chacun. Nous avons dû composer avec ce lieu labyrinthique historique et de pair avec les propres notes de chaque restaurant, pour créer une mélodie cohérente, réunie sous la partition Food Traboule, souligne Pierre Dumas. Harmonieux, éclectique, enchanteur, Food Traboule invite les badauds, gourmets, familles et amis à un voyage gustatif hors des sentiers battus.
Sur 660 m2, les scénographies sont travaillées autour des éléments patrimoniaux préservés, comme les soieries lyonnaises, les plafonds à la française, etc. De comptoir en comptoir, tous dessinés par Collectif Saône et façonnés de main de maître par l’ébéniste Olivier Charrier, les scènes défilent au gré des atmosphères : wagon-restaurant cabinet de curiosités, jardin suspendu sous une verrière, manoir avec sa cheminée d’époque, herboristerie…
L’idée même du Food Traboule repose sur de multiples parcours, précise Justine Hotelier. Libre à vous de vous engouffrer sur la droite, la gauche, de monter, en suivant les effluves sucrés ou salés. Là, une fresque faite à la main par l’artiste Camille Boileau. Ici un Sion (mascotte du Food Traboule, croisement entre un lion et un silure), en papier mâché de Mélanie Bourbon.
Autant d’histoires, à explorer, auréolées d’un fort esprit brocante insufflé par Tabata et Ludovic qui ont avidement chiné chaque pièce. Le Food Traboule va très loin dans sa démarche, avec un objectif zéro déchet, composté sur place et des emballages recyclables pour la vente à emporter, etc. Toute la différence réside dans le fait que ce food court a été imaginé non pas par des entrepreneurs, mais par des cuisiniers, pour des cuisiniers, conclut Ludovic Mey. De l’émotion à l’état pur !
—
Photographe Nicolas Villion