Depuis huit générations, les maîtres-lainiers de la filature Arpin perpétuent un savoir-faire inégalé, labellisé Entreprise du Patrimoine Vivant en 2006. Authenticité, qualité et confort, tissent depuis 200 ans un art de vivre d’exception, à la montagne, des expéditions polaires historiques à la décoration des intérieurs les plus cosy.
Un savoir-faire de précision
Ici, rien, ou presque, n’a changé depuis 200 ans. Nul passéisme ni grains de poussières cependant, car dans les ateliers de la filature, installée aux portes de Bourg-Saint-Maurice, maîtres-lainiers, maîtres-tisserands, gareurs, tapissières ou encore courtepointières s’affairent à la confection de tissus 100 % laine des Alpes à la qualité sans pareille.
Parmi les textiles fameux et historiques, le Drap de Bonneval (24 étapes de fabrication), à partir duquel, entres autres, furent confectionnées les tenues des alpinistes des expéditions italiennes dans l’Himalaya en 1890. Ce tissu, aux propriétés thermiques et techniques éprouvées, tire d’ailleurs son nom du Pape de Bonneval-sur-Arc, célèbre guide de haute-montagne qui colporta le drap dans la vallée et au-delà, dès la création de l’atelier en 1817. Cette année-là, Alexis et Jean-Baptiste Arpin s’installent à Séez-Saint-Bernard, dans une Savoie encore italienne, sur les bords du Versoyen, un torrent dont ils utiliseront l’énergie pour alimenter les roues à Aubes qui feront tourner les métiers à tisser.
De la transformation de la toison brute des moutons alpins à la confection de produits finis, ils mettront au point un savoir-faire rare et exigeant, perpétué par les générations suivantes, et qui, tout en incarnant un certain art de vivre à la montagne, emporteront l’adhésion des plus grandes maisons de couture comme des décorateurs, architectes ou designers.
Le luxe de la perfection
L’entreprise familiale est labellisée entreprise du Patrimoine Vivant depuis 2006. Et même plus ! Les 14 métiers à tisser sont classés depuis 1994 aux Monuments historiques et enregistrés à l’inventaire du Patrimoine national. Depuis huit générations donc, cette petite manufacture, durable avant l’heure, produit sept étoffes différentes, adaptées à divers usages : vêtements et accessoires évidemment, mais aussi décoration, des coussins aux tapis, en passant par le revêtement mural. Le tout entièrement fait main.
La laine est nettoyée avec l’eau du torrent tout proche, puis sèche dans le galetas, sorte de grenier ventilé naturellement, avant d’être cardée, essaimée, bobinée puis tissée. Les coloris de base sont issus de la combinaison des laines elles-mêmes, ou peuvent être teintées à partir de colorants 100 % naturels. Des procédés qui permettent à l’entreprise d’assurer des commandes sur-mesure, pour la mode ou les projets d’architecture intérieure.
Pour fêter son bicentenaire, elle sort une collection capsule, revisitant ses créations emblématiques, véritable ode à l’artisanat et digne héritière d’un savoir-faire historique. XIXème siècle oblige, les laines, cuirs et cotons sont associés à des matières techniques ultra-performantes, en accord avec l’art de vivre chic et cosy si cher à la marque. De quoi passer l’hiver au chaud !