À l’aube de leur carrière de designers, aux prémices de leur studio de création ou de leur marque, ils émergent avec des concepts novateurs, des objets renversants, des luminaires bluffants ou du mobilier inspirant. Venus de tous horizons, ils marquent déjà leur époque et retiennent l’attention des plus grandes maisons d’édition ou ne sauraient tarder… Talents détectés à suivre de près.
Ils sont les représentants d’une génération design où le savoir-faire est au cœur du propos fonctionnel.
Julie Richoz – Virtuose
À 28 ans, Julie Richoz est déjà à la tête de son propre studio de design depuis 5 ans. Comment pourrait-il en être autrement ? La Franco-suisse a fait ses classes dans la très prestigieuse École cantonale d’art de Lausanne (ECAL), où elle a obtenu son bachelor en design industriel, avant de faire son entrée en tant qu’assistante chez Pierre Charpin, dans son atelier parisien, pendant trois ans. Puis, les récompenses la consacrent – le Grand Prix du Jury au festival Design Parade, de la Villa Noailles, le Swiss Design Award et le Prix fédéral de design – et entérinent son talent naissant.
De ses résidences à Sèvres, dans la Cité de la Céramique, ainsi qu’au CIRVA (Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques, Marseille), elle se familiarise avec la porcelaine, le verre et leurs infinies possibilités. Dès lors, elle collabore avec les galeries, comme Kreo soutenant son projet de lampe Dyade et les marques, telles que Alessi, Louis Poulsen, Louis Vuitton, La Manufacture Cogolin et auréole les 40 ans de Tectona en 2017, avec Cicala, une collection de mobilier outdoor en teck et inox. Aussi à l’aise dans les tapis, les chaises, les luminaires ou les objets, Julie Richoz est de cette trempe de jeunes talents curieux à l’esthétisme aiguisé par les matériaux, à la fonction précise et aux lignes soucieuses du savoir-faire artisanal.
Jimmy de Angelis – Le sens de la lumière
Jeune designer belge indépendant, spécialisé dans le biomimétisme, Jimmy De Angelis est sorti en 2015 de l’École supérieure des arts Saint-Luc, avant de travailler une année à Rome. Ce qu’il aime faire par-dessus tout, c’est du design d’auteur. Je crée des projets en fonction de mes envies, je ne m’arrête à rien, j’aime toucher à tout (mobilier, luminaire, bijouterie…), confie-t-il.
Déjà remarqué avec son premier lustre AT27, transformant le plexiglas en une envolée lumineuse aérienne, ce nouveau talent continue sa lancée avec le nouveau luminaire Aurore, directement inspiré des aurores boréales. Mon style est léger, décrypte-t-il, et j’affectionne les jeux de réflexion ou de transparence. Dans ce cas précis, ce luminaire ultra-modulable, grâce à son tube néon LED flexible et les plaques de plexiglas radiant, tous deux aimantés, explore la personnalisation, mais sans dénaturer son inspiration première, précise le designer. Composé de trois tailles de plaques et six teintes de plexiglas pour des compositions infinies, l’ingéniosité de cette suspension repose sur un support de 1 mètre d’envergure sur 45 cm de profondeur, en acier peint blanc mat, assez fin pour qu’il se fasse oublier et laisser la chromatique faire son effet. Et lorsque l’on apprend qu’il réalise tous ses projets lui-même, on ne peut dire que chapeau bas.