Il aura fallu quatre ans pour que l’Hôtel de Crillon (groupe Rosewood Hotel), joyau architectural de la place de la Concorde édifié en 1763, ouvre la page contemporaine de son histoire. Quatre années au cours desquelles, derrière le secret des palissades, le palace a réalisé sa transformation.
Ce nombre, d’ailleurs, paraîtrait presque dérisoire en comparaison de la vertigineuse collection de chiffres attachée à ce chantier d’envergure. Et pour cause : ce ne sont pas moins de 147 artisans (marbriers, tapissiers, ébénistes ou encore doreurs à la feuille), qui ont œuvré aux côtés de l’équipe de 7 concepteurs – l’architecte spécialiste de la restauration des Monuments Historiques Richard Martinet (Agence Affine design), la directrice artistique Aline Asmar d’Amman, les décorateurs Tristan Auer, Chahan Minassian, Cyril Vergniol, Culture in Architecture, et même Karl Lagerfeld himself –, pour redonner leur splendeur au 16 740 m2 de l’édifice, désormais doté 124 chambres et suites, d’un restaurant gastronomique, d’une brasserie, d’un bar et d’un second sous-sol dédié au bien-être…
Cela, sans compter les 6 000 m3 de béton coulés ni les 17 600 écailles de mosaïque dorée qui ornent le sol de la piscine, ou encore les 40 essences de marbres mises en œuvre. Car l’objectif n’était pas la métamorphose complète, mais plutôt une mutation subtile et délicate, respectueuse de l’existant et de sa charge historique, plus en accord avec les usages et les attentes des voya-geurs contemporains – le bâtiment est un hôtel depuis 1909.
Tout l’art de vivre à la française, donc, dans un havre de luxe au cœur de Paris, mariant savamment les XVIIIème et XXIème siècles.