C’est un peu comme une profession de foi. Mais, cela vaut plus que le détour ! Une fois arrivé sur le plateau de Caluire, il vous suffira de plonger, les yeux fermés, en direction de la Saône. Là, à mi-chemin, un binôme détonant vous retiendra les bras ouverts !
Le Château du Vernay a repris de sa superbe, terrain de vie et de jeux – parahôteliers – de Louise Breguet et Jean-Maxime Carrier, qui vous accueillent chez eux comme si vous faisiez partie de la famille. Parenthèse campano-citadine.
En franchissant les portes, chacun laisse derrière lui la ville à ses pieds et tout le brouhaha urbain qui va de pair – la place Bellecour à seulement 15 minutes. Trois hectares de parc boisé classé, en pente douce, se déroulent sous nos yeux – peut-on l’avouer, ébahis. À nos côtés, Jean-Maxime, notre hôte, sourit. J’accueille toujours les gens au portail !
Je ne veux pas rater leurs premières impressions ! Et quelles impressions ! Petit à petit, le chemin longiligne dévoile ses fabuleux atouts, prenant le temps de la mesure pour mieux préserver le suspense jusqu’aux dépendances, avant de révéler le château. Construite au XIIIe siècle, cette demeure imposante, auréolée d’une tour, se déploie tout en verticalité. Elle a fait l’objet, comme toutes les annexes, d’un travail de rénovation colossal, en lien avec les architectes des Bâtiments de France.
Mais comment tout ceci a-t-il vu le jour ? Nous souhaitions revenir à Lyon, nous poser, loin du tumulte parisien et créer un projet entrepreneurial avec un vrai sens familial. Nous avons cherché pendant longtemps avant de découvrir cette perle rare. Nous sommes tombés sous le charme de ce lieu hors du temps avec son cachet moyenâgeux. À savoir, Louise et Jean-Maxime mènent de front leurs activités respectives, tous les deux à la tête de leur propre société : elle, architecte cofondatrice de la maison d’édition La Chance et lui, consultant marketing stratégique. Avec 1 000 idées à la minute, toujours une petite attention pour leurs hôtes et un sens de l’accueil inné, il n’est donc pas étonnant de voir ce projet déborder d’énergie positive !
Dans la « Tour de Garde », une première chambre d’hôtes de 120 m2 distille son aura décorative sur trois niveaux. Cette suite autonome de six couchages, avec cuisine, témoigne d’une identité plurielle moderne insufflée par le dessin architectural de Louise et les matériaux choisis, comme le carrelage terrazzo ou les papiers peints vitaminés, réveillant l’âme contemporaine du lieu. En contrebas, le bâtiment accueille le spa ouvert sur une terrasse, reliée à la salle de séminaires. Adjacente, « La Maison des Cèdres » abrite deux suites de 30 m2 communiquant entre elles par un salon de 35 m2. Chaque ambiance diffère selon ses atouts patrimoniaux, flattés par des pièces de design – nombre d’entre elles estampillées La Chance ! – et son mobilier chiné par notre couple trentenaire. Elles racontent ainsi leur propre histoire.
Dans le château, les cheminées monumentales sorties tout droit du XIIIe siècle, les ferronneries, les plafonds à la française, les poutres et pierres apparentes ou encore les boiseries marquent le quotidien de Louise et Jean-Maxime. Au dernier étage, deux chambres d’hôtes supplémentaires, se lovent avec générosité. Et ce n’est pas fini ! En empruntant un autre chemin, nous serpontons jusqu’à La Cabane, petit bijou de menuiserie tout en claustras ajourés. Elle se perche à six mètres de hauteur et domine la Saône, l’horizon lyonnais, sans omettre celui des monts d’Or. Le dépaysement ultime, avec tout le confort moderne, et même une petite kitchenette. Un nouveau monde à explorer !
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Photographe Erick Saillet