Sur les Champs-Élysées, le restaurant mythique du Drugstore Publicis renaît. Avec impertinence, le designer anglais Tom Dixon manipule joyeusement les codes de la brasserie pour réinsuffler au lieu, l’énergie frondeuse qui a fait son succès.
C’est en 1958, au retour de l’un de ses voyages en Amérique, que Marcel Bleustein-Blanchet, le créateur de l’agence Publicis, imagine le Drugstore, une adaptation version chic – Paris oblige ! – de ce concept d’établissement éponyme, comprenant une pharmacie, une boutique de produits divers (tabac, presse, cadeaux, etc.) et un service de restauration légère, ouvert sept jours par semaine… et très tard dans la nuit.
Après nombre de rebondissements – un incendie au début des années 70, une reconstruction en 1975, et un lifting architectural en 2004, sous la houlette de Michele Saee – il fallait un esprit créatif et décalé, celui de Tom Dixon, pour faire battre à nouveau le cœur du premier concept store ouvert en France : son espace de restauration. « Mon premier souvenir, explique le designer, ce sont les grosses lettres en inox de son logo. C’était la grande époque du design en France. La déco, les matériaux étaient de luxe, mais pas les prix. L’endroit respirait la jeunesse, s’affranchissait des conventions. Mon envie a été de lui réinsuffler cet esprit effronté, de naviguer entre nostalgie et nouvelle vie. »
Enseignes lumineuses sorties tout droit des souvenirs du créateur, signalant la cuisine, la pâtisserie – ouvertes – et le bar, touches de laiton esprit Mad Men, comptoirs en marbre pour manger sur le pouce et zones cosy pour des dîners plus intimes composent ainsi un écrin à la hauteur de la carte imaginée par le chef triplement étoilé Éric Frechon, qui donne ses lettres de noblesses à la « finger food ».
Autre clin d’œil au passé : les assises sur-mesure conçues par Tom Dixon, comme un hommage à celles créées pour Le Drugstore par le décorateur Mathieu Matégot dans les années 50.