À MAISON&OBJET, sur le stand de CC-Tapis, la designer textile rayonne aux côtés de sa dernière œuvre Ultimate Bliss. Balayant du regard la surface en 3D, elle nous immerge dans son univers multi-sensoriel, fait de matières et de couleurs. Bain créatif.
Une voie toute tracée
Déjà au lycée, la designer néerlandaise était fascinée par les matières : J’ai toujours aimé la sensation des tissus, les toucher, les travailler. C’est incroyable tout ce que l’on peut réaliser en partant d’un simple fil ! D’une passion, le textile s’est transformé en vocation et en spécialisation. Puis j’ai appris à mieux comprendre la matière, ses techniques et son approche design à l’Amsterdam Fashion Institute avant de découvrir le monde des arts appliqués au Sandberg Instituut. C’est là qu’elle développe sa première collection textile au TextielLab, à Amsterdam. À la tête de son studio en 2013, Mae Engelgeer éveille sa sensibilité à travers ses propres collections, mais également des collaborations prestigieuses à l’international, explorant le champ des possibles.
Dans la tradition, la modernité
Ce qui caractérise la designer demeure cette capacité à propulser les techniques anciennes dans le XXIe siècle. Raison pour laquelle la collaboration avec la maison italienne CC-Tapis s’est imposée. De ce mariage professionnel naît, en 2016, Bliss, le premier d’une lignée qui déjà a pour ambition de s’agrandir. Mae Engelgeer confirme :J’ai toujours envisagé Bliss comme une famille, qui trouve son sens dans des déclinaisons, des nuances, des jeux de formes. Une façon d’aller jusqu’au bout du processus de création, de lui donner une vraie identité au sein d’un univers complet. Cela symbolise tout à fait ma démarche globale : un design qui s’étoffe, qui s’inscrit dans l’évolution. Résultat, le dernier-né se plaît à démultiplier l’effet 3D, pour composer un paysage textile d’une extrême sophistication. Dans cette démarche évolutive, j’essaye toujours de créer quelque chose de nouveau, d’être en décalage, et ce sans être brimée par les techniques, mais au contraire d’en tirer le meilleur parti. Au Népal, nous avons expérimenté les découpes pour accompagner la main de l’artisan dans cette découpe particulière à l’origine du relief, souligne la designer.
ADN chromatique
À cela s’ajoute le regard de Mae Engelgeer sur les couleurs, comme inné. J’ai la chance de beaucoup voyager et de capter les teintes, surtout dans les détails architecturaux. Pour Bliss, j’ai passé énormément de temps à Milan,
dans le showroom de CC-Tapis, à associer les couleurs, à les mélanger, à les bousculer. C’est une chose qui me tient énormément à cœur. Dans les collaborations, la créatrice semble à son aise, comme on a pu le constater avec des marques comme Fest Amsterdam,Texturae, Forbo, Wolf-Gordon ou encore avec Kvadrat sur un projet personnalisé à l’aéroport de Schiphol, à Amsterdam. Sur plusieurs fronts, elle se concentre aujourd’hui sur ses propres collections et sur l’architecture. En avril, nous la retrouverons à la Milan Design Week, comme chaque année, avec de nouvelles créations et à ses côtés toujours de belles marques. À suivre.