
Architecte d’intérieur et designer, Stéphane Parmentier porte dans son ADN créatif le geste artisanal. Il n’est donc pas étonnant de le retrouver à Brera confortablement assis sur sa toute nouvelle création « Flamboyant », l’une des nombreuses pièces de la collection « Tempéraments », imaginée pour le ferronnier d’Art : Maison Pouenat, estampillée EPV. Dans la confidence.
La semaine milanaise commence à peine. Quelle première rencontre ! Stéphane Parmentier, fraîchement arrivé de Paris, nous de Lyon. Le designer prend le temps d’échanger, avec cette façon bienveillante, humble et libre. Il nous parle de ses « Tempéraments », ces nouvelles œuvres, qui trônent là juste à nos pieds. J’aime cette idée de tempéraments ! se lance-t-il. C’est assez antinomique, comme l’ensemble de la collection. Quand on évoque le métal, les gens l’associent rapidement à une sensation de froideur, à un objet inanimé et moi le premier. Alors, je leur ai insufflé une personnalité ! Nous faisons ainsi la rencontre du fauteuil Rebelle, du buffet Résistant ou encore du guéridon Versatile, les appliques Timide et Respectable, etc. Lorsque Jacques Rayet, le président de la Maison Pouenat m’a proposé de faire une collection, c’est la première chose qui m’est venue à l’esprit, la seconde c’est l’image de lui tel Vulcain avec cette maîtrise du feu et du métal brut – en ce moment, je dévore la mythologie romaine ! sourit-il.
Toute la collection s’articule autour d’éléments qui de prime abord ne vont pas ensemble. Très brutalistes et en même temps très raffinés, masculins et féminins, polis et rugueux, extrêmement finis et rudes… Des contraires qui se télescopent avec beaucoup de matières ! À cela s’ajoutent des petits détails très sensuels qui invoquent le sens du toucher, partie prenante du design.

Nous avons essayé de trouver un équilibre, mais aussi un déséquilibre, qui me plaît énormément !
En effet, les matériaux sont au rendez-vous, tout comme les finitions. Le regard oscille entre des plateaux en travertin, des pièces en bronze brut de fonderie, d’autres, patiné, mais aussi de l’épicéa blanchi, du mohair de laine. Si riche, cette collection a été rapidement dessinée par le designer, parce que tout est adaptable et interchangeable avec beaucoup de souplesse ! Elle peut se vivre en total look ou en pièce seules. Nous nous connaissons depuis longtemps. Du coup, le dessin est venu assez naturellement.
Ces nouvelles créations reflètent cette étroite relation design architecture d’intérieur direction artistique qui définissent les multiples casquettes de Stéphane Parmentier. Toutes mes expériences me nourrissent, même ma première vie en tant que styliste (Karl Lagerfeld, Givenchy, etc.). Tous ces bagages sont mélangés aujourd’hui dans la même valise, que je mets au service des produits, des clients, des projets, que j’espère être dans notre époque, avec un style intemporel. Quoi qu’il arrive, je ne me laisse jamais enfermer dans une sorte de dictat, surtout pas. Ce qui me permet de créer, ce sont les challenges, comme ici. D’emmener les fabricants hors de leurs sentiers battus. Ce n’est pas une question de renom, c’est une question de courage. Je veux que la création soit un voyage, une découverte vers d’autres horizons. Mon métier est de comprendre une marque, son ADN, son histoire, mais j’aime aussi passer les vitesses et voir défiler de nouveaux paysages ! Il est vrai que la dimension artisanale m’importe beaucoup, je crois même avoir une étiquette ! Je l’assume. Dès qu’il y a patte humaine, je suis ravi. Avec notamment la marque DragonFly. Je sillonne la France à la recherche d’artisans. De ces rencontres naissent des pièces démentielles ! Nous sommes en train de faire la deuxième saison. À suivre de près ! Nous nous disons donc : à bientôt !