Née de la rencontre entre l’hôtelier Gioele Romanelli et le créateur Diego Paccagnella, fondateur de Design-Apart, une plateforme valorisant les meilleurs ateliers transalpins de fabrication de meuble à l’étranger, la Casa Flora, boutique-appartement d’un genre nouveau, incarne à elle seule le visage contemporain de l’art de vivre à l’italienne.
Hub créatif, laboratoire d’expérimentation des nouvelles formes d’hospitalité, ode aux savoir-faire locaux : la Casa Flora est une sorte de projet total et collégial. Il aura fallu deux années de workshop avec des étudiants, des architectes, des designers, et une famille d’hôteliers tournée vers l’innovation, pour que le concept trouve sa forme, et prenne place dans un magnifique palais au cœur de Venise, avec une vue imprenable sur le lagon.
Venise doit repenser son approche du tourisme, explique Gioele Romanelli. Les hôtels doivent trouver des moyens d’amener de la vie dans les villes contemporaines, ce, malgré l’existence du tourisme de masse. Il faut pouvoir proposer une autre expérience que celle d’une jolie chambre. Comment ? En permettant à ses hôtes de vivre dans un environnement conçu sur-mesure par des acteurs locaux : artisans, fabricants, designers, tailleurs, chefs ou encore artistes. Car d’hôtel, la Casa Flora n’a finalement que le nom : c’est une maison, une vaste maison de vacances divisée en deux parties, l’une privative, l’autre plus sociale.
Un « campo » domestique, au sein duquel chaque objet, chaque pièce de mobilier, chaque équipement a été réalisé par une entreprise locale (pas moins de 20 au total !). Le tout, mis en espace avec la complicité de l’architecte Matteo Ghidoni et de la décoratrice Laura Sari. Ici, du second œuvre aux couleurs du tapissage des sièges, tout évoque la tradition vénitienne revisitée. Terrazzo, parquet, vieilles cheminées ou encore larges cadres de fenêtre en arches de bois sombre sont projetés dans le futur par le contraste subtil avec les meubles et les aménagements contemporains, à l’image de la cuisine, un comptoir TM Italia au cordeau, posé sur un piétement en aluminium laqué bleu cyan. La Dolce Vita sur les canaux, version XXIe siècle.
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Photographe Valentina Sommariva