Ici, on parle d’audace, de coups de cœur, de patrimoine architectural, de partage, de famille et d’amour des belles choses. Soit, le cocktail parfait pour mener à bien le projet de cette nouvelle halte hôtelière et gastronomique lyonnaise, située en face de la basilique Saint-Martin d’Ainay.
Intimiste, l’Hôtel de l’Abbaye dévoile une décoration avertie, soignée par le duo Stéphane Garotin et Pierre-Emmanuel Martin, alias Maison Hand.

Arthur Laeuffer nous ouvre les portes de son établissement avec un sourire pour le moins ravi. Et il le peut ! À seulement 31 ans, ce jeune Annécien s’est lancé dans cette aventure hôtelière, approu-vée par les Hospices Civils de Lyon, propriétaires des lieux jusqu’en 2017, date à laquelle ce projet ambitieux remporte la vente aux enchères. Voici donc cet ancien presbytère transformé au début du XXe siècle en école, auréolé aujourd’hui de quatre étoiles.
Dès les prémices, Arthur Laeuffer, avec la complicité de sa sœur, de son frère et de son père, tisse sa vision de ce boutique-hôtel idéal, à la fois intimiste et convivial. L’architecture prend forme à la recherche des éléments patrimo-niaux cachés, avant que l’implantation décorative ne passe entre les mains de Stéphane Garotin et Pierre-Emmanuel Martin qui assoient cette volonté de « maison de famille », entre héritage flatté et modernité suggérée. Distillées sur deux étages, les 21 clefs, de 15 à 32 m2, sont le fruit de ce passé recomposé, qui n’hésite pas à s’inspirer des années 1970.
Chaque chambre est différente, témoin de chromatiques, de pièces de design, de matières et de matériaux particulièrement pointus qui parcourent l’ensemble de l’hôtel. Du mobilier chiné aux Puces du Canal, dessiné sur-mesure par Maison Hand ou choisi chez Ligne Roset, Moustache, Driade. Des luminaires DCW Éditions, CVL Luminaires, Daniel Gallo. Des moquettes EGE personnalisées ou encore des textiles Bisson Bruneel, Rubelli, Élitis et des peintures Pure & Paint…
Un mix & match de chromatiques oscillant entre l’ocre, la brique ou le vert mousse, de textures et de design maîtrisé. Les espaces communs quant à eux renouent avec le style florentin intrinsèque à l’architecture du bâtiment, avec notamment les stylobates reprenant les motifs de la façade et la présence du terrazzo. La convivialité et le « comme à la maison » prennent le dessus, dans le petit café-bistrot, le lobby-bibliothèque, le salon-cheminée ou encore le restaurant-table d’hôtes prénommé L’Artichaut, domaine du chef Jérémy Revel. Comme s’il avait toujours arboré ce décor, ce boutique-hôtel est un lieu idéal pour prendre le temps, dîner, travailler de manière informelle, échanger et redécouvrir cette petite bulle hors du temps au cœur de la Presqu’Île.
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Photographe Guillaume Grasset