Hôtel, lieu de vie, de partages, de bonne chère, de cultures et d’expériences inédites, Maison Nô bouscule sans complexes les codes de l’hospitalité pour distiller un autre art de vivre et de voyager urbain.
Imaginé par le tandem Steve Wood et Rémi Blézat, mis en récit (et en espace) par le designer Rémi Bouhaniche, l’établissement investit les murs d’une banque construite en 1881 au cœur de la Presqu’île pour narrer une histoire contemporaine, joyeuse et domestique, depuis la salle des coffres jusqu’au rooftop.

Entre Rhône et Saône, Maison Nô est un projet hybride, parfois hétéroclite, une façon d’être, de vivre, en prise avec la ville, mais avec des inspirations provenant du monde entier, raconte Steve Wood, créateur du concept en partenariat avec l’architecte Rémi Blézat. Un projet ambitieux, aussi : quarante-cinq chambres, un concept-store, un espace événementiel installé dans l’ancienne salle des coffres, un fitness, un sauna, un restaurant/bar bistronomique doté d’une terrasse avec une vue d’exception sur les toits lyonnais… et plus encore, dixit le jeune entrepreneur.
Il me semble qu’aujourd’hui, les gens recherchent des services beaucoup plus complets que simplement un hôtel, un resto ou une terrasse, poursuit-il. Pour donner vie et forme à ce programme complexe, il fait appel au designer Rémi Bouhaniche. Mon premier projet d’hôtellerie, confie le créateur plutôt habitué du meuble et de l’univers domestique. Et c’est tant mieux ! Ni Steve ni moi ne souhaitions fabriquer un lieu qui ressemble à un ERP aseptisé !

Boosté par les contraintes architecturales du bâtiment, le designer conçoit les lieux comme un village vertical, contrecarrant l’échelle des volumes en y distillant tous les codes de la maison, avec toujours des détails rappelant l’ancrage urbain du projet. L’entrée, poreuse avec la rue, mène à un atrium pensé comme une place de village parsemée de canapés et de petits sièges signés du designer pour la marque Cinna. Pas de réception à proprement parler, mais un petit desk, discret. Deux rues intérieures, elles aussi verticales (dont une cage d’escalier entièrement investie par des street artists locaux) distribuent ensuite les sept étages de l’édifice, alternant parties privatives réservées aux hôtes et les parties publiques. Chaque chambre est imaginée comme un mini-loft unique et au mobilier dessiné sur-mesure. Le designer y a même réalisé des sélections d’ouvrages et de sérigraphies spécifiques… Mais le cœur du projet, le hub, est le RoofTop, restaurant, bar et terrasse qui, avec sa vue imprenable sur les toits de la ville, donne à expérimenter une échelle urbaine tout autre, particulièrement conviviale. C’est le lieu de convergence des énergies et synergies lyonnaises. On mange, on partage un verre, on s’amuse, on crée… ou improvise le monde de demain, s’enthousiasme Rémi Bouhaniche.

L’esprit de la maison ? Le duo révèle que faire taguer la cage d’escalier s’est presque fait sur un coup de tête. Tout s’est fait la veille : les graffeurs sont passés, puis ont dévalisé les magasins de bombes de peinture de la ville, et on a passé le week-end entier sur place, en plein chantier, pour réaliser les œuvres. Un DJ a débarqué, a sonorisé le bâtiment, et a mixé depuis le RoofTop, pendant deux jours. Un moment incroyable ! Du coup, nous faisons l’inauguration de l’un des plus gros festivals de street art nationaux l’année prochaine ! Synergies, donc !
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Photographe Cohen