De l’une des œuvres majeures de Shakespeare, ce chalet a extrait son nom et son sens inné de la rythmique, ciselant dans le bois grisé des notes lyriques. Érigé dans ce décor privilégié, belvédère mégevan, il met en relief nombre d’acteurs, dont le metteur en scène White Luxury, promoteur immobilier aux multiples facettes. Dans les coulisses.
À l’origine du chalet, une vision singulière. Celle que Francis Biron a insufflé à son entreprise White Luxury, créée en 2010 : une promotion immobilière spécialisée dans les projets premium en montagne, assumant la responsabilité globale, de la maîtrise d’ouvrage à l’architecture d’intérieur, et ce, jusqu’à la décoration. Pour le fondateur : Gérer tous les aspects d’un bien nous permet d’aller plus loin dans le propos conceptuel et de pouvoir dans le dialogue, les synergies avec les clients et les entreprises, explorer toutes les coutures d’une réalisation. Une démarche complète dont le chalet Roméo a pu bénéficier, avec la participation promotionnelle de Marie et Romain Ruby aux manettes de l’entreprise familiale Ásgard Group, partageant leurs valeurs entrepreneuriales à taille humaine, mais également un autre point commun : l’architecte d’intérieur lyonnais Philippe Magnin du Sauzey, disparu en 2022.
Ce projet me tient particulièrement à cœur, souligne Francis. Puisque c’est l’un des derniers sur lequel Philippe a travaillé, aux côtés de son équipe et notamment des architectes d’intérieur Thibault Allibert et Francisco Rodriguez, que j’ai eu le plaisir d’intégrer au sein de mon équipe. Non sans émotion donc, ce chalet prolonge la vision de cette griffe unique, élevant le propos stylistique main dans la main avec les propriétaires. Collectionneurs avertis, ils sont tombés sous le charme de cette silhouette contemporaine et de la conception intérieure aux partis pris fonctionnels, ergonomiques et esthétiques forts. De concert avec White Luxury, ils ont pu ainsi peaufiner leur chalet idéal, en phase avec leur perception d’esthètes aiguisée.
C’est une chance d’avoir eu à nos côtés des clients avec un sens artistique aussi développé, soucieux du détail et de la qualité des matériaux, souligne Thibault Allibert, chef de projet. L’architecte d’intérieur est ici dans son élément, développant une grammaire graphique et sculpturale sur les quatre niveaux du chalet, en quête d’une connexion entre contemporanéité, art et authenticité. Comment ? En plaçant au cœur du dialogue sa vision méticuleuse de la perspective géométrique, lui permettant de dompter la circulation, les volumes, le confort et, de pair, l’intégration des œuvres sélectionnées par les propriétaires chez Carpenters Workshop Gallery.
Ce travail sur le calepinage des lames de chêne, la confection des textiles, l’agencement ou encore la lumière participe à l’écriture contemporaine.
En échangeant avec les propriétaires, il nous était impossible de les disposer au hasard. Ces œuvres méritent des respirations autour d’elles, précise Thibault. L’intégration des œuvres sur les plans étaient indispensables, afin d’absorber cette dimension artistique au cœur du chalet, sans l’effet galerie. Par la maîtrise des perspectives, des lignes de fuite, des profondeurs de champ, des stèles, des niches et des estrades générées, jusqu’au calepinage dynamique des plafonds, chaque œuvre trouve sa place, comme autant de points de vue, avec toujours le recul nécessaire pour la contempler, et en toile de fond, la montagne. C’est en quelque sorte une mise en abyme des goûts artistiques de nos clients, poursuit l’architecte d’intérieur. Pour les détacher du bois et les inscrire en tant que telles, l’éclairage architectural a fait l’objet d’une attention particulière, avec notamment l’intégration de rails modulaires aimantés Modular Lighting, permettant d’adapter le positionnement et l’orientation des faisceaux lumineux.
À savoir, en ce lieu, nous ne parlons pas seulement de tableaux, de photographies ou de sculptures, mais également de pièces de design uniques, mobilier et luminaire, dont l’expression originale s’inscrit dans la cheminée façonnée par l’artiste Vincent Dubourg, main dans la main avec les propriétaires. Sorti tout droit de l’atelier, cet ouvrage en trois dimensions, constitué de panneaux en aluminium fondu et brûlé, déroule progressivement son fil créatif suspendu autour d’un squelette métallique habillé de bois brûlé pour s’exprimer dans toute sa verticalité, côté salon. Afin de lui donner toute sa dimension, le socle massif en granit du Mont-Blanc, finition brut éclaté.
Ainsi, la conception conserve son équilibre modernité/rusticité. L’architecte d’intérieur confirme : Ce travail sur le calepinage des lames de chêne, la confection des textiles, l’agencement ou encore la lumière participe à l’écriture contemporaine contrebalancée par ces touches authentiques, comme les piliers chanfreinés vieillis, agrémentés de rivets métalliques purement décoratifs.
Tout dans ce chalet a été pensé dans un souci de finitions millimétriques, d’harmonies et de bien-être.
Sans omettre les jeux de miroirs, de part et d’autre du salon et de la salle à manger, permettant de refléter la charpente et de la démultiplier. C’était essentiel. Cette illusion nous a permis d’assimiler l’étage supérieur mansardé, abritant le dortoir des enfants et en sous-face l’espace bar/billard. Il s’efface totalement. Des surfaces réfléchissantes que l’on retrouve également en version verre noir sur ce garde-corps suspendu par les marches, au contact de la pierre, une feuille d’ardoise et du métal brut. Fil conducteur de ce projet, le fer plat en saillie traversant l’ensemble de la réalisation. Tout dans ce chalet a été pensé dans un souci de finitions millimétriques, d’harmonies et de bien-être, conclut Francis Biron. Notre conception de l’architecture en montagne.