Un œil sur la pinède calvaise, le deuxième magnétisé par la presqu’île de la Revellata et le bleu azuréen à perte de vue… Prenant la mesure de cette situation exceptionnelle, cette villa contemporaine embrasse le paysage avec une modernité minérale réinventée dans l’authenticité.
C’est là que notre hôtesse, Isabelle, a posé les fondations de son havre de paix, trouvant dans la signature de l’architecte Philippe Charbonneau et la sensibilité de l’architecte d’intérieur Constance Berthier (BC Ateliers), un écho à son idéal : une villégiature au plus proche de la nature. Constance confirme : Le projet est né d’une volonté de respecter l’environnement et d’intégrer la réalisation dans son « biotope », sans tomber dans le rustique ni l’ultra-contemporain. Mais avec une façon bien à lui de se fondre dans le paysage avec des matériaux naturels.
Le projet est né d’une volonté de respecter l’environnement et d’intégrer la réalisation dans son « biotope », sans tomber dans le rustique ni l’ultra-contemporain.
Les caillebotis d’échalas de châtaignier sur la pergola s’inscrivent comme un fil d’Ariane, que l’on retrouve sous la forme de garde-corps ou encore de claustras.
D’un côté, on ressent l’inspiration des bergeries de Balagne, avec son socle en pierres ocre du pays twisté par la façade à redents. De l’autre, une modernité assumée par des toits-terrasses travaillés à l’enduit. Le liant ? L’élan architectural ancré sur ce podium de prédilection, associé à des teintes chaudes et des matières naturelles imaginées telle une seconde peau.
L’objectif était d’insuffler une âme, une personnalité et une forme de poésie intemporelle. Un doux équilibre prend vie tant dans la volumétrie extérieure, qu’intérieure, lissée et nuancée par l’enduit idoine tantôt sable, tantôt kaki, s’amusant à altérer la lumière méridionale. Pour Constance, quatre années de réflexion, de recherches, main dans la main avec Isabelle, pour aboutir à cette fusion dehors/dedans, dans le respect des proportions généreuses et de la pensée architecturale.
Ici, le coup de crayon architectural s’inscrit dans l’estompage plutôt que dans l’accentuation, matérialisé par cet enduit au plafond et le béton ciré au sol, à l’intérieur et à l’extérieur. La teinte corde naturelle vibre ainsi avec cohérence, toujours dans la continuité avec des huisseries XXL à galandage, exception faite du salon d’été où l’architecte d’intérieur a repoussé les frontières avec une baie pliante en accordéon, sans rail au sol, travaillée sur plus de 6 mètres !
Nous avons conçu la villa pour qu’elle soit agréable à vivre toute l’année, travaillant l’agencement et la circulation au plus près de la course du soleil et des saisonnalités. D’où la création de plusieurs scènes et recoins tantôt protégés et/ou traversants à l’instar du salon lounge, pour bien sûr toujours bénéficier du panorama, mais également favoriser la circulation de l’air et générer de la modularité. En effet, selon la période de l’année, il est possible de partitionner chaque espace, via les baies coulissantes ou de les faire communiquer, sans heurt visuel. Cela fait partie intégrante de l’art de vivre de cette réalisation, tout comme la notion de mouvement et de toucher. Ainsi, la cuisine se transforme l’été en bar desservant la terrasse et la piscine, tandis que les cheminées, dont une pivotante, réchauffent les soirées fraîches.
C’est un lieu qui a une âme et qui reflète également la passion d’Isabelle pour les belles choses sans superficialité… juste le paysage, le premier décor !
L’empreinte chaleureuse se retrouve également sur les matières, le lin des voilages, le cordage des stores ou du papier peint dans la montée d’escalier, les caillebotis d’échalas de châtaigner en guise de claustras, de garde-corps ou de pergolas – travaillés par des artisans locaux –, jusqu’au bois fumé ou brûlé sur les façades de la cuisine, du bar ou encore de la porte d’entrée.
Naturellement, le coin nuit, loisirs et les parties techniques prennent leurs aises au rez-de-jardin où les trois chambres, dont le dortoir enfant, dialoguent en toute intimité avec la fraîcheur de la végétation. Au rez-de-chaussée, la suite parentale et les zones de vie interrogent la transparence et l’horizon, sur un début et une fin, sans jamais connaître la réponse.
Le projet est né d’une volonté de respecter l’environnement et d’intégrer la réalisation dans son « biotope », sans tomber dans le rustique ni l’ultracontemporain.
Une trame naturelle, aux tonalités et aux matières réconfortantes, dans laquelle le mobilier trouve spontanément sa place, s’éveille au contact de la lumière naturelle et artificielle. En effet, la conception lumière a fait l’objet d’une étude toute particulière, avec des intégrations de spots de teinte chaude aussi bien en saillie qu’à fleur pour mieux révéler, sculpter les volumes, ponctuer ou ambiancer. C’est un lieu qui a une âme et qui reflète également la passion d’Isabelle pour les belles choses sans superficialité… juste le paysage, le premier décor, conclut Constance.
Architecte d’intérieur : Constance Berthier – BC Ateliers
Architecte : Philippe Charbonneau